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Le blog de François MUNIER

La Lorraine selon V.-A. Malte-Brun (6/14). Autres villes de Meurthe-et-Moselle (1/3)

18 Novembre 2021 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Lorraine, #Meurthe-et-Moselle, #Bassin de Pont-à-Mousson

PONT-A-MOUSSON.

Pont-à-Mousson (Montioni Pons, Mussipontum, Pons Moncionis), station de la ligne du chemin de fer de Nancy à Metz (réseau de l’Est), chef-lieu de canton, arrondissement et à 30 kilomètres au nord-nord-ouest de Nancy, est située sur la Moselle qui la divise en deux parties, au pied de la colline de Mousson; elle est peuplée par 11,293 habitants. Autrefois du diocèse de Toul et de Metz, elle avait cour souveraine et intendance de Lorraine, bailliage royal, université, gouvernement particulier, maîtrise particulière, recette des finances. Elle possédait une collégiale, un collège, une école militaire, une abbaye de chanoines réguliers et six couvents.

L’origine de Pont-à-Mousson remonte à une époque assez reculée; il en est déjà fait mention dans un titre du IXe siècle sous le nom de Villa pontus sub castro Montionis (ville du pont sous le château de Mousson). Elle tire son nom du pont jeté sur la Moselle et de l’ancienne forteresse de Mousson, construite à l’est de la ville sur la colline du même nom; la Vieille- Ville ou Ville-Haute est sur la rive droite du fleuve; la Ville-Neuve ou Ville-Basse, qui s’étend sur la rive gauche, a été construite, en 1230, par Thiébaut IIl, comte de Bar; en 1354, elle fut érigée en marquisat et en ville libre impériale par Charles V. Quand le Barrois fut réuni au duché de Lorraine, Pont-à-Mousson passa sous la nouvelle domination. Charles le Téméraire s’en empara en 1476, au bout de huit jours de siège; après la défaite et la mort de ce prince sous les murs de Nancy, elle rentra sous l’autorité des ducs de Lorraine; en 1572, elle devint le siège d’une université qu’elle conserva pendant deux siècles; en 1763, cette université, qui avait brillé d’un vif éclat et éveillé les susceptibilités de l’Université de Paris, fut transférée à Nancy. En 1632, Louis XIII prit cette ville d’assaut. Durant la guerre franco-allemande de 1870-1871, Pont-à-Mousson tomba, comme à peu près toutes les localités du pays, aux mains de l’ennemi; c’est le 15 août, la veille et le matin de la bataille de Gravelotte, que les troupes du prince Frédéric-Charles s’en emparèrent, en, même temps qu’elles occupaient Gorze et Mars-la-Tour. Le 21 août, après la bataille de Saint-Privat, le quartier royal prussien fut établi à Pont-à-Mousson, qui ne fut délivrée que longtemps après de la présence des Allemands.

Parmi les monuments que possède cette ville nous citerons l’église Saint-Martin, située dans la Ville-Haute, datant du XIIIe siècle, et classée au nombre des monuments historiques; l’église Saint-Laurent, dans la Ville-Basse; l’ancienne abbaye de Sainte-Marie, magnifique édifice occupé par le petit séminaire; le pont de sept arches, qui relie les deux parties de la ville, construction de la fin du XVIe siècle; l’hôtel de ville, sur une place entourée d’arcades; le collège, dans l’ancien couvent des jésuites; de belles casernes de cavalerie; l’hospice civil et une jolie fontaine.

L’industrie de cette ville est représentée par des fabriques de poterie, des tanneries, des hauts fourneaux, une fabrique d’aiguilles, des huileries et une raffinerie de sucre; son commerce, qui est très actif et est favorisé par deux foires, a pour objet la houille, le bois, les planches de sapin et les céréales.

Les armes de Pont-à-Mousson sont d’or, à la barre de gueules, coupé de sinople; aliàs : de gueules, à un pont de quatre arches d’argent sornmé de deux tours de même, et un écusson de Bar en chef.

Taille de l'image : 14 x 11 cm

Taille de l'image : 14 x 11 cm

L'abbaye des Prémontrés (ancienne abbaye Sainte-Marie)

L'abbaye des Prémontrés (ancienne abbaye Sainte-Marie)

SAINT-NICOLAS-DU-PORT.

Saint-Nicolas-du-Port, qui communique avec le réseau de l’Est par la station de Varangéville-Saint-Nicolas, située sur la rive droite de la Meurthe, chef-lieu de canton, arrondissement et à 13 kilomètres au sud-sud-est de Nancy, sur la rive gauche de la Meurthe et sur le canal de la Marne au Rhin, est une ancienne ville, aujourd’hui peuplée de 5,117 habitants, dont le nom primitif était Port. Vers 1087, elle devint le chef-lieu d’un archidiaconé du diocèse de Toul. Les reliques de saint Nicolas, évêque de Myrrhe, y attirèrent une affluence considérable de pèlerins; elle ne tarda pas à devenir très commerçante, et, sous le duc Charles III de Lorraine, qui y avait établi une justice consulaire et des foires franches, elle était un des centres du commerce de l’Europe. Alexandre, fils du duc de Bourbon Jean 1er, la pilla en 1439; les Suédois l’incendièrent en 1633. On remarque dans cette ville l’église paroissiale Saint-Nicolas, commencée en 1494 et terminée en 1544. L’industrie est représentée par des filatures de laine et de coton, tissages, ouate, bonneterie, forges, fonderie de métaux, brosseries, etc. ; le commerce y est favorisé par plusieurs foires.

Un fort de barrage y défend le passage de la Meurthe.

Les armes de Saint-Nicolas sont ; d’argent, à une fasce d’azur, chargée d’un navire d’or.

Basilique de Saint-Nicolas-de-Port

Basilique de Saint-Nicolas-de-Port

BRIEY

(lat. 49° 14’ 59”; long. 3° 36’ 8” E.).

Briey, station de la ligne du chemin de fer de Paris à Metz (réseau de l’Est, section de Conflans à Briey), est une petite ville, chef-lieu d’arrondissement et de canton, avec tribunal de première instance, société d’agriculture, et une population de 2,131 habitants.

Selon toute apparence, l’emplacement sur lequel s’élève Briey, au bord de la petite rivière de Voigne ou Voigot, était occupé jadis par un camp romain auquel aboutissaient trois voies militaires. Après la chute de l’empire carlovingien, Briey fit partie du duché de Lorraine mosellane; puis elle appartint aux comtes de Metz, fut cédée par eux aux évêques de cette ville et enfin engagée par ceux-ci aux comtes de Bar, lesquels se rendirent indépendants des évêques de Metz pour Briey. Au XVe siècle, le cardinal de Bar céda ses États à René 1er d’Anjou, son neveu, qui devint ainsi seigneur de Briey. Bien avant cette époque, Briey avait eu à souffrir des guerres des comtes de Bar contre la puissante république de Metz ou les seigneurs voisins. Sous René II, devenu duc de Lorraine en 1473, Charles. le Téméraire prétendit que Briey et plusieurs autres forteresses étaient de son fief, et Rend IIl s’obligea par serment de lui en faire hommage un mois après que Charles aurait justifié de ses droits par titres suffisants. Mais bientôt René, encouragé par Louis XI, déclara la guerre au Téméraire, qui envahit les États du jeune duc. Il tomba d’abord sur Briey, qui se trouva la première sur sa route en venant de Luxembourg. L’écuyer Gérard d’Aviller, qui défendait la ville, ayant eu le bras emporté d’un coup de serpentine, les bourgeois se rendirent, et Charles, en considération du vieux René Ier, qui vivait encore, fit grâce aux chevaliers qui avaient secondé Gérard; mais il fit pendre sans pitié quatre-vingts soldats allemands qui se trouvèrent dans la place. A la chute de Charles le Téméraire, Briey fut occupée de nouveau par les Lorrains.

Cette petite ville, dit M. Bégin, bâtie en amphithéâtre au pied et sur le revers d’une montagne, se divise en ville haute et basse. Les jardins s’élèvent par terrasses. Le Rupt-de-Mance (Voigot), petite rivière dont la pente est à peine sensible, traverse la ville basse de Briey et arrose une vallée fort agréable, ombragée par des forêts magnifiques. On trouve à Briey des restes assez nombreux de style ogival; l’église paroissiale, restaurée depuis quelques années, est digne d’attention.

C’est la patrie du constituant Adrien Duquesnoy.

Il y a à Briey des fabriques de grosses draperies, des filatures de coton, des brasseries, des teintureries, des tanneries, etc.

LONGUYON.

Longuyon, station des lignes de chemin de fer de Paris à Mézières et Thionville et de Longwy à Nancy (réseau de l’Est), chef-lieu de canton, arrondissement et à 40 kilomètres au nord-ouest de Briey, au confluent de la Crusne et de la Chiers, au fond d’un vallon boisé, est une petite ville peuplée de 2,618 habitants. Dès le IXe siècle, il existait dans ce lieu une collégiale qui subsista jusqu’en 1790, et dont l’église, monument intéressant, sert aujourd’hui de paroisse. Son industrie consiste en fabriques de coutellerie, forge et haut fourneau. Le pont, construit au confluent des deux rivières, date de 1862. A peu de distance de Longuyon, au hameau de Noers, on remarque les ruines du château fort de Mussy, « l’un des boulevards de la Lorraine, lors de la lutte contre la France au XVIIe siècle, dit un écrivain contemporain. Selon une tradition, le château de Mussy, livré par trahison aux Français qui l’assiégeaient, aurait été détruit par la propre fille du gouverneur de la forteresse, Jeanne de Remencourt. Voyant les ennemis maîtres du château, elle l’aurait fait sauter en mettant le feu au magasin à poudre. »

LONGWY

Longwy (Longus Vicus), station de la ligne du chemin de fer de Mézières à Thionville (réseau de l’Est), est une petite ville forte, située sur la Chiers, à 40 kilomètres au nord de Briey et peuplée de 5,064 habitants. Jadis prévôté, cette ville dépendait du diocèse de Trêves, du parlement et de l’intendance de Metz, était le siège d’un bailliage, d’une subdélégation et d’un gouvernement particulier, et possédait plusieurs couvents. C’est aujourd’hui un chef-lieu de canton et une place de guerre de Ire classe.

Au temps des Romains, il y avait sur une hauteur voisine de Longwy un camp retranché, castrum, qu’ils y avaient établi et dont on voit encore les vestiges C’est à ce castrum que Longwy doit son origine.

Au moyen âge, la ville et le comté de Longwy furent possédés par des comtes particuliers indépendants. Des mariages firent passer successivement cette seigneurie dans la maison de Luxembourg et dans celles de Bar et de Lorraine. Néanmoins, à plusieurs reprises les deux maisons s’en disputèrent la possession. Au XIVe siècle, elle était aux mains des comtes de Bar; mais le duc de Lorraine Jean Ier, qui régna de 1346 à 1390, ayant prêté une grande somme d’argent à Robert de Bar, ce prince lui engagea Longwy. Quand il fut question du payement de la dette, le duc ne parut pas disposé à recevoir l’argent, et il fallut que le cardinal de Bar, qui avait succédé à son père, usât de stratagème pour payer son créancier: il lui envoya plusieurs tonneaux d’excellent vin, dont un contenait la somme en question; Longwy fut alors rendu au cardinal.

Réunie à la Lorraine par le mariage de René d’Anjou, héritier du cardinal, avec Isabelle de Lorraine; assiégée et prise par le maréchal de La Ferté, sous Charles IV, par le marquis de Genlis, sous Louis XIV, cette place fut rasée, puis rebâtie et fortifiée par Vauban. Plus tard, en 1697, le traité de Ryswick rendit la Lorraine à Léopold; mais Longwy et plusieurs villages voisins demeurèrent à la France.

Après quelques jours de bombardement, cette ville, en 1792, tomba au pouvoir des Prussiens; mais la victoire de Valmy l’en délivra. Ils reparurent devant ses murs, en 1815, au nombre de quinze mille. Le général Hugo, gouverneur de Thionville, vint au secours de la place. Il les fit attaquer, au milieu d’une nuit sombre, les battit, s’empara de leur matériel de campagne, détruisit leurs ouvrages et revint à Thionville Quelques jours après, les Prussiens reprirent leur position; le bombardement recommença. La garnison, composée de gardes nationales mobiles, fit des prodiges de valeur, et, quand la place fut forcée de se rendre, l’armée ennemie ne vit pas sans une surprise extrême qu’une troupe d’environ deux cents hommes l’avait tenue en échec depuis six semaines.

En janvier 1871, cette ville, dont la petite garnison avait fait d’heureuses sorties, fut encore bombardée par les Prussiens.

La principale industrie de Longwy, qui se divise en ville haute et eu ville basse, consiste dans l’exploitation du minerai de fer qui y est traité sur place dans de nombreux hauts fourneaux; elle possède des aciéries, des manufactures de faïence et de terre de pipe, tanneries, brasseries, etc.

Les armes de Longwy sont : d’azur, à la bande d’argent.

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