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Le blog de François MUNIER

Pétain vu par l'Académie française.

20 Décembre 2024 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Histoire, #Guerre 1939-1945, #1914-Aujourd'hui

Capture d'écran 20 décembre 2024

Capture d'écran 20 décembre 2024

On a beaucoup parlé, y compris ici, du Dictionnaire de l’Académie française. Mais il y a d’autres perles sur le site, y compris la notice consacrée à Philippe Pétain, qui en fut membre de 1929 à 1945.

Certes, une tradition voulait qu’il y ait parmi les 40 au moins un militaire et un ecclésiastique, même si leurs talents littéraires ne sont pas évidents. Tous les évêques ne sont pas Bossuet ou Fénelon, et les talents d’écrivain de Pétain n’étaient pas plus évidents que ceux du maréchal Foch, son prédécesseur au fauteuil n° 18.

Mais l’Académie admet maintenant parmi ses membres des écrivains, certes de talent, mais qui ne n’ont jamais rien écrit en français1 !

On ne s’attend pas à ce qu’une notice biographique consacrée à un académicien sur le site de l’Académie explique que c’était un sale type, qu’il écrivait comme un pied, etc.. mais il y a des limites au cirage de pompes, surtout quand la personne a été condamnée à l’indignité nationale, et que par conséquent, tous ses titres, etc. sont caducs et ne peuvent donc plus être mentionnés, sauf à préciser : « déchu en xxxx. »

L'indignité nationale est punie de la peine de la « dégradation nationale », à perpétuité ou à temps (cinq ans et plus). La dégradation nationale entraîne la mise au ban du condamné et fait partie des peines afflictives et infamantes. Il perd bon nombre de droits :

exclusion du droit de vote,

inéligibilité,

exclusion des fonctions publiques ou semi-publiques,

perte du rang dans les forces armées et du droit à porter des décorations,

exclusion des fonctions de direction dans les entreprises, les banques, la presse et la radio, de toutes fonctions dans des syndicats et organisations professionnelles, des professions juridiques, de l'enseignement, du journalisme, de l'Institut de France,

interdiction de garder ou porter des armes.

Donc Philippe Pétain n’est plus titulaire d’aucune déclaration, etc..

Quant au reste de la biographie, avant l’épisode de la collaboration avec le nazisme, cela tient plus de l’hagiographie que de la stricte vérité historique et cela doit beaucoup à la légende qu’avait su construire Pétain autour de lui.

Certes, la notice rappelle que ses débuts dans la carrière militaire furent assez peu remarquables, et qu’il a critiqué, avec raison, avant 1914 la doctrine de l’offensive à outrance. Aujourd’hui, son rôle pendant la Première guerre mondiale est réévalué par certains historiens, mais si je comprends parfaitement que la notice ne s’en fasse pas l’écho, elle aurait pu éviter les termes trop louangeurs.

Durant l’entre-deux-guerres, il commandé les troupes françaises pendant la guerre du Rif, où des armes chimiques furent utilisés contre les troupes d’Abd-el-Krim. C’est effectivement sous son ministère que fut entreprise la construction de la Ligne Maginot, mais il était contre !!

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