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Le blog de François MUNIER

Ce que les broligarques attendent de Trump (Brooke Harrington; The Atlantic)

7 Février 2025 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Actualité, #États-Unis, #Amérique du Nord

J'ai trouvé cet article dans "Vocable" de janvier 2025. J'ai essayé de le traduire avec l'aide de

 https://www.deepl.com/fr/translator

La principale différence avec les oligarques traditionnels est la suivante :

- les oligarques entendaient mettre l'État à leur service

- les Broligarques (Brothers + oligarques) veulent le détruire.

Peter Thiel (Paypal), Elon Musk et Vivek Ramaswamy

Peter Thiel (Paypal), Elon Musk et Vivek Ramaswamy

Les magnats de la tech et de la finance disposent d'un pouvoir colossal au sein de la nouvelle équipe de Donald Trump. Que ce soit Elon Musk, Vivek Ramaswamy ou encore Peter Thiel, ils ont pour objectif de promouvoir les cryptomonnaies comme alternative au dollar et de mettre en place une gouvernance affranchie des contraintes traditionnelles de l'état-nation et de la démocratie.

Un projet qui pourrait bouleverser l'ordre économique global au profit de leurs propres intérêts.

1. Après que Donald Trump a remporté l'élection en novembre, l'une des premières choses qu'il a faites a été de nommer deux ploutocrates masculins non élus, Elon Musk et Vivek Ramaswamy, pour diriger un nouveau département de l'efficacité gouvernementale. L'acronyme de cette entité, qui n'a pas encore été créée, DOGE, est en quelque sorte une blague - une référence à une crypto-monnaie nommée d'après un mème Internet impliquant un Shiba Inu.

2. Mais la tâche qui lui a été confiée de réorganiser la bureaucratie fédérale et de réduire ses dépenses annonce un nouvel arrangement politique à Washington : une broligarchie, dans laquelle un pouvoir énorme est conféré aux magnats de la technologie et de la finance, dont certains semblent indifférents, voire ouvertement hostiles, à la tradition démocratique.

3. Les rangs des broligarques comprennent également le cofondateur de PayPal et de Palantir, Peter Thiel - le mentor du vice-président élu J. D. Vance, son ancien employeur et son principal soutien financier - ainsi que des investisseurs en capital-risque comme Marc Andreessen et David Sacks, qui ont tous deux versé des millions de dollars à la campagne de Trump. Musk, bien sûr, est l'archétype. Bien que certains d'entre eux se soient précédemment opposés à Trump en raison de ses politiques en matière d'immigration ou de tarifs douaniers, les broligarques partagent sa politique d'impunité : l'idée que certains hommes devraient être au-dessus de la loi.

4. Ce rejet provocateur de toute contrainte et obligation à l'égard des sociétés qui les ont rendus riches est courant parmi les ultrariches du monde, un groupe dont j'étudie les pratiques et les normes depuis près de vingt ans. Trump a exemplifié cet ethos, jusqu'au moment présent : Il est actuellement en violation d'une loi - qu'il a signée lors de son premier mandat - qui exige des présidents entrants qu'ils acceptent un engagement éthique.

5. Trump - qui a tristement déclaré à propos d'une agression sexuelle : « Quand on est une star, on vous laisse faire » - invoque sa célébrité pour justifier son élévation au-dessus de la loi. De nombreux broligarques se considèrent également comme des êtres exceptionnels, mais ils y sont parvenus par un autre biais : la science-fiction, la littérature fantastique et les bandes dessinées. Les récits de super-héros semblent également inspirer bon nombre des opinions politiques les plus excentriques de Musk, notamment sa conviction que les superintelligents ont le devoir de se reproduire, et peuvent expliquer pourquoi, en septembre, il a reposté une affirmation selon laquelle « une république d'hommes de haut rang » serait supérieure à notre démocratie actuelle.

6. Quelle qu'en soit l'origine, le sentiment de supériorité innée des broligarques a conduit nombre d'entre eux à adopter des positions sur la fiscalité assez semblables à celles de Trump. En 2016, le candidat républicain à la présidence s'est vanté d'avoir évité de payer des impôts pendant des années - « Cela me rend intelligent », a-t-il clamé sur la scène du débat. Les broligarques se sont tranquillement libérés de l'une des seules certitudes de la vie.

7. Comme l'a rapporté ProPublica en 2021, Musk n'a payé aucun impôt fédéral sur le revenu en 2018 et un taux d'imposition de facto de 3,3 % de 2014 à 2018, période au cours de laquelle sa fortune a augmenté de 13,9 milliards de dollars. Thiel a utilisé un programme gouvernemental destiné à développer l'épargne-retraite des Américains de la classe moyenne pour amasser 5 milliards de dollars de revenus de plus-values, totalement exonérés d'impôts. L'ascension politique des broligarques amis de Trump renverse le cri de ralliement de la Boston Tea Party, en obtenant une représentation avec une imposition minimale.

8. Dans leur hostilité à la fiscalité et à la réglementation, les hommes qui dirigent Wall Street et la Silicon Valley ressemblent aux générations précédentes de riches capitalistes qui jouissaient d'une influence démesurée sur la politique américaine. Même certains barons de la technologie qui ont soutenu Kamala Harris ont réclamé le renvoi de la présidente de la Commission fédérale du commerce, Lina Khan, qui est favorable à une application rigoureuse de la législation antitrust. Mais les broligarques se distinguent des oligarques américains de la vieille école sur un point essentiel : Leur vision politique vise à saper le système de l'État-nation à l'échelle mondiale.

9. Musk, entre autres, s'est fixé pour objectif la privatisation et la colonisation de l'espace avec peu ou pas d'implication du gouvernement. Thiel et Andreessen ont beaucoup investi dans la création d'alternatives à l'État-nation sur Terre, y compris des colonies libertaires avec une taxation minimale. Thiel a également investi dans la création d'îles artificielles et d'autres communautés autonomes qui serviront de nouveaux avant-postes pour la gouvernance privée. « La nature du gouvernement est sur le point de changer à un niveau très fondamental », a déclaré M. Thiel à propos de ces initiatives en 2008.

10. Les crypto-monnaies sont le moteur financier du projet politique des broligarques. Pendant des siècles, les États ont été définis par deux monopoles : d'une part, l'utilisation légitime de la force coercitive (par l'armée et la police) et, d'autre part, le contrôle de la masse monétaire Les broligarques d'aujourd'hui cherchent depuis longtemps à affaiblir le contrôle de la finance mondiale par les gouvernements. Thiel note dans son livre de 2014, Zero to One, que lorsque lui, Musk et d'autres ont créé PayPal, cette société « avait une mission suffisamment grandiose... Nous voulions créer une nouvelle monnaie sur Internet. Nous voulions créer une nouvelle monnaie internet pour remplacer le dollar américain ».

11. Si les broligarques parviennent à faire des crypto-monnaies un concurrent majeur du dollar ou à le remplacer, les effets pourraient être énormes. La monnaie américaine est également la monnaie de réserve mondiale - un moyen d'échange global. Cela a contribué à la domination économique des États-Unis dans le monde depuis 80 ans et donne à Washington une plus grande latitude pour utiliser la pression financière et économique comme alternative à l'action militaire. L'affaiblissement du dollar pourrait enrichir les broligarques qui détiennent des sommes considérables en crypto-monnaies, mais il affaiblirait également les États-Unis et déstabiliserait probablement l'économie mondiale.

Changement d'avis

12. Pourtant, Trump, malgré sa promesse de « rendre à l'Amérique sa grandeur » et ses déclarations antérieures selon lesquelles les crypto-monnaies étaient une « escroquerie » contre le dollar, semble aujourd'hui tout à fait d'accord avec l'agenda des broligarques. Il s'est ensuite engagé à faire des crypto-monnaies une pièce maîtresse de la politique monétaire américaine en achetant une réserve stratégique de bitcoins. Le lendemain de l'élection, un défenseur des cryptomonnaies a posté sur X : « Nous avons un président #Bitcoin ». L'administration entrante serait en train de passer au crible les candidats au rôle de « tsar de la cryptographie ».

13. Si la domination économique et politique des États-Unis recule, les hommes les plus riches du pays pourraient être bien placés pour combler la vacance du pouvoir qui en résultera et en tirer profit. Mais un pays affaibli, une plus grande instabilité mondiale et la domination d'une poignée de riches, est-ce vraiment ce que les électeurs voulaient lorsqu'ils ont choisi Trump ?

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