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Le blog de François MUNIER

Insolite : Où est la vraie tête de Jean le Baptiste ?

18 Avril 2024 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Religions, #Moyen-Âge

En 2004, lors de notre voyage en Syrie, nous avons visité la Mosquée des Omeyyades à Damas. A l'intérieur, il y a une petite chapelle sous laquelle serait enterrée la tête de Jean le Baptiste, saint Jean-Baptiste de la tradition chrétienne, le dernier prophète avant Jésus.

Jean-Paul II est venu y prier lors de son pèlerinage aux sources du christianisme en 2000.

Au palais de Topkapı à Istanbul, il y a une salle des reliques saintes, avec notamment un morceau du crâne du même.

Damas et Istanbul
Damas et Istanbul

Damas et Istanbul

Mais ce ne sont pas les seules.

Cet article du National Geographic nous apprend qu'il y en a au moins quatre autres :

à Munich (Allemagne)

à Rome (Italie)

à Amiens (France)

à Sienne (Italie)

Conclusion du National Geographic :

Les revendications contestées concernant le chef de Jean le Baptiste ne sont qu’un exemple de la façon dont la foi et les mythes entourant les vestiges sacrés se développèrent au Moyen Âge. Sans données génétiques issues d’une figure biblique ou sainte, il est vraisemblablement impossible de jamais authentifier avec certitude une relique, quelle qu’elle soit, et donc celles de Jean le Baptiste. Dans son cas, la difficulté de retracer l’itinéraire emprunté par sa tête à partir du moment où elle fut détachée de son corps ajoute une nouvelle couche d’incertitude ; et il est tout à fait possible qu’aucune des prétendues têtes de Jean le Baptiste ne soit celle d’un homme saint.

Cathédrale d'Amiens
Cathédrale d'Amiens
Cathédrale d'Amiens
Cathédrale d'Amiens
Cathédrale d'Amiens

Cathédrale d'Amiens

Au Moyen-Âge, la possession de reliques était un enjeu financier important. Posséder des reliques amenait des pèlerins, qui donnaient de l'argent, qui permettait éventuellement d'acheter de nouvelles reliques, etc..

En quand on ne pouvait pas les acheter, on les volait. Celles de sainte Foy à Conques auraient été volées à Agen.

Au décès de l'évêque Martin de Tours (saint Martin), en 397 à Candes-sur-Loire (Indre-et-Loire) son corps a été subtilisé, passé par un fenêtre et ramené à Tours.

Dans ces cas, il s'agit de personnes mortes entourées de leurs fidèles, et il y a une traçabilité possible du circuit (et trafic) des reliques.

C'est plus beaucoup plus compliqué concernant Jésus et ses contemporains, qui ont vécu et sont morts le plus souvent dans un environnement hostile.

Lorsque l'empire romain est devenu chrétien, Hélène, la mère de l'empereur Constantin, s'est mise à la recherche de la croix sur laquelle Jésus fut crucifié.

Une tradition contemporaine (d'Hélène, pas de Jésus) racontait comment celle-ci avait été récupérée et conservés par des générations de chrétiens. Elle aurait été découverte par Hélène et devint un objet de vénération et de convoitise. En 614, les Perses sassanides prennent Jérusalem et emportent la Vraie Croix. Elle fut ensuite récupérée, après des combats, par l'empereur Héraclius.

Elle a ensuite été divisée en de nombreux morceaux, dont l'âge ne correspond pas toujours à celui allégué, et dont l'authenticité reste douteuse.

Les Croisés, en arrivant en Palestine, étaient friands de reliques, et il est fort possible que des petits malins aient abusé de leur crédulité en leur vendant des ampoules du lait de Marie, le "saint prépuce", des langes de Jésus, etc..

Abbaye Sainte-Foy de Conques
Abbaye Sainte-Foy de Conques

Abbaye Sainte-Foy de Conques

Vitrail de la Sainte-Chapelle, construite pour abriter la couronne d'épines de Jésus

Vitrail de la Sainte-Chapelle, construite pour abriter la couronne d'épines de Jésus

Un roman policier sur fond d'histoire médiévale donne un exemple (fictif) des enjeux financiers.

 

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