Afrique du Sud : quelle réforme agraire ?

8 Juillet 2025 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #1914-Aujourd'hui, #Afrique, #Afrique australe, #Afrique du Sud (République)

Certains dirigeants des États-Unis d'Amérique dénoncent les discriminations dont seraient victimes les descendants d'Afrikaners. Le prétexte serait les timides volontés de réforme agraire du gouvernement sud-africain.

Avant de dénoncer une éventuelle injustice, il est indispensable de bien connaître l'histoire de la répartition des terres dans le pays.

La revue "Vocable" fait le point dans son numéro d'avril 2025.

Afrique du Sud : quelle réforme agraire ?

Premiers habitants

L'Afrique australe a été surnommée le « berceau de l'humanité » en raison de la découverte de certains des plus anciens fossiles humains dans les grottes de Sterfontein. Les groupes les plus anciens comprenaient les San. qui étaient des chasseurs-cueilleurs, et les Khoekhoe, qui étaient des pasteurs. Ils étaient collectivement connus sous le nom de Khoisan. Il y a environ 2 000 ans, des peuples de langue bantoue ont migré dans la région, introduisant l'agriculture et le travail du fer.

Les Boers

Au milieu du VIIe siècle, la colonisation européenne a commencé avec les fermiers hollandais, connus sous le nom de Boers, qui ont établi une colonie au Cap de Bonne-Espérance. Cela a entraîné des changements importants, notamment l'introduction de l'esclavage et le déplacement des populations indigènes. Au fil du temps, les descendants des colons néerlandais, connus aujourd'hui sous le nom d'Afrikaners, ont développé une identité distincte.

Colonisation britannique

Les Britanniques ont pris le contrôle de la colonie du Cap au début du 19e siècle, ce qui a entraîné des tensions avec les Afrikaners. Les différences de langue, de culture et d'attitude à l'égard des Africains indigènes ont contribué aux conflits. La découverte de diamants et d'or à la fin du XIXe siècle a intensifié ces tensions, qui ont culminé avec les guerres anglo-boers.

Formation de l'Union
En 1910, l'Union sud-africaine a été créée, réunissant les anciennes colonies britanniques et les républiques boers. Cette nouvelle nation a mis en œuvre des politiques qui ont jeté les bases de la ségrégation raciale. Des lois ont été promulguées pour limiter les terres, la propriété, les déplacements et les droits de la majorité noire, préparant ainsi le terrain pour le système formel de l'apartheid introduit en 1948.

Loi sur les terres indigènes de 1913
La loi sur les terres indigènes de 1913 a été l'une des lois les plus importantes en matière de dépossession des terres. Elle a désigné 7 % des terres sud-africaines comme « réserves » pour les Noirs et a interdit aux Sud-Africains noirs d'acheter ou de louer des terres en dehors de ces réserves. Elle a marqué le début de la ségrégation territoriale

Loi sur l'expropriation de 1975
La loi sur l'expropriation de 1975 a permis au gouvernement sud-africain de s'approprier des propriétés privées pour les utiliser à des fins publiques. Le gouvernement a utilisé cette loi pour saisir les terres des Sud-Africains noirs, souvent pour faire place à des fermiers blancs ou à des projets de développement.

Efforts de réforme foncière après 1994.
Lorsque le Congrès national africain (ANC) a remporté les premières élections démocratiques en Afrique du Sud en avril 1994, il a introduit une approche en trois volets pour remédier à l'inégalité foncière : restitution, redistribution, réforme de la tenure.

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