Mayotte et les Comores décrites par Élisée Reclus en 1889
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III
COMORES.
A mi-distance entre Madagascar et le continent d'Afrique, l'archipel des Comores est également séparé de l'un et de l'autre par des abîmes océaniques d'une profondeur d'un millier de mètres. Il se compose de quatre îles et de quelques îlots groupés en satellites aux alentours ; du sud-est au nord-ouest, l'ensemble des Comores forme une chaîne d'environ 245 kilomètres de longueur, que la nature volcanique de ses roches montre avoir surgi du fond de la mer. Les Comores n'appartiennent ni à Madagascar ni à l'Afrique, bien que leurs relations naturelles soient plus grandes avec l'île qu'avec le continent1 ; elles constituent un groupe distinct, ayant une certaine originalité par sa flore et par sa faune. La population présente aussi des traits distincts : tandis que le fond en est africain et malgache par l’origine, ce sont des Asiatiques, des colons arabes, qui ont modifié les habitants primitifs, en leur donnant leur civilisation, leur langue et leurs mœurs. Quant à la puissance politique, elle a été prise par la France, en 1841, pour Mayotte, la Comore orientale, et tout récemment, en 1886, pour les autres îles. Quoique d'une faible étendue, l'archipel comorien est cependant d'une grande importance stratégique par sa position au milieu du canal de Moçambique et sur le flanc occidental de Madagascar. On ne saurait indiquer avec précision le nombre de ses habitants : plusieurs documents parlementaires publiés lors de la proclamation du protectorat hasardent le chiffre de 80 000 individus pour la Grande-Comore, dont M. Jouan évalue la population à 5 000 personnes seulement2.
La poussée qui a fait surgir les îles paraît avoir été beaucoup plus forte dans la partie septentrionale de l'archipel que dans la partie méridionale. Tandis que Mayotte, l'île du sud-est, n'a pas de mornes qui dépassent 600 mètres en hauteur, les sommets d'Anjouan, qui occupe le milieu de l'archipel avec Moheli, atteignent 1200 mètres, et dans l'île du nord-ouest, la Grande-Comore, le volcan actif Kartali ou Karadalla, appelé aussi Djoungou dja Dsaha, la « Marmite au Feu »3 se dresse à 2598 mètres d'altitude.. Cette montagne imposante, avec ses escarpements noirâtres dominant les flots bleus et sa guirlande étroite de cocotiers, présente un des tableaux grandioses de l'océan Indien. Parfois une colonne de fumée s'élève du cratère, abîme de 150 mètres de profondeur et de 2 kilomètres de tour; en 1858, des laves s'épanchèrent en abondance des flancs occidentaux du Kartal, entourant comme un îlot un village perché sur une ancienne coulée de lave. Plusieurs autres monts, cônes parfaits ou irréguliers, sont aussi d'un très grand aspect et se terminent en promontoires de prismes basaltiques. Mais les Comores ont aussi des formations non volcaniques, granits et roches sédimentaires. En maints endroits, les plages, dont le sable est formé de laves délitées, sont d'un noir brillant, mêlé de fer, et contrastent par leur couleur avec les récifs de coraux, d'une blancheur éclatante. Ces massifs coralligènes diffèrent de forme sur le pourtour des îles : à la Grande-Comore, à Moheli, sur les côtes d'Anjouan, ils tiennent aux rivages, et ne s'étendent pas au loin, tandis qu'autour de Mayotte ils se sont disposés en une ceinture ovale ; quelques brèches seulement laissent pénétrer la houle à l'intérieur du cercle des récifs et donnent en même temps accès aux navires. Des couches de sables et de coquillages modernes, complètement semblables à celles que maçonne actuellement le flot, se voient à une certaine hauteur au-dessus du niveau marin : il y a donc eu soulèvement du sol dans ces parages4.
Les saisons sont mieux réglées aux Comores qu'à Madagascar, les îles n'étant pas assez grandes pour modifier notablement le régime des courants atmosphériques. La saison des sécheresses se maintient sans changement, de mai en octobre, et grâce à l'abaissement relatif de la température, oscillant de 20 à 29 degrés centigrades, n'est pas très insalubre pour les Européens. Les vents soufflent alors du sud-est : ce sont les alizés de l'hémisphère méridional; mais, suivant le mouvement du soleil, ils tournent journellement et soufflent vers les îles en brises du sud et du sud-ouest. En octobre commence l'hivernage, qui est en même temps la saison des chaleurs, de 25 à 35 degrés centigrades. Alors les vents du nord-ouest, qui sont les alizés de l'hémisphère septentrional, entraînés à la suite du soleil dans l'hémisphère du sud, dominent dans l'archipel, apportant les pluies en abondance : il tombe dans cette saison jusqu'à 3 mètres d'eau, et même davantage sur les pentes des montagnes. Parfois les vents opposés se heurtent, et tantôt se neutralisent en calmes, tantôt tournoient en cyclones; cependant ces ouragans des Comores ne sont jamais aussi terribles que ceux des Mascareignesii. Malgré l'énorme quantité d'eau que déversent les moussons de l'hivernage sur la Grande-Comore, cette île n'a pas un seul 5ruisseau permanent; toute l'eau de pluie disparaît dans les cendres et les scories volcaniques. Les autres îles, Anjouan, Moheli, Mayotte ont de petits cours d'eau serpentant dans les vallées.
1Alfred R. Wallace, The Island Life.
2Superficie et population présumée ou recensée des Comores en 1887 :
Grande-Comore... 1102 kilom. carrés. 20 000 habitants ; 18 hab. par kil. carré.
Mohéli 231 6 000 » 26 » »
Anjouan 378 » 12 000 » 32 » »
Mayotte et îlots-, .. 356 » 9 000 » 25 » »
Ensemble.... 2067 kilom. carrés. 47 000 habitants; 23 hab. par kil. carré.
3Kersten; von der Decken, Reisen in Ost-Afrika.
4A. Gevrey, Essai sur les Comores.
5Hildebrandt, Zeitschrift fur Erdkunde, n° 61, 1876.
iMont Kartala
iiArchipel volcanique regroupant l’île de La Réunion, l’île Maurice et Rodrigues.
Le sol des Comores, composé en partie de laves réduites en poussière, est d'une extrême fertilité : les grands arbres y prospèrent. Avant que les îles fussent peuplées, leur surface n'était qu'une immense forêt, tandis que maintenant un sixième seulement de la superficie de l'archipel est revêtu de bois. Quelques espèces paraissent être d'origine spontanée; mais la plupart des plantes ont été introduites, soit directement par l'homme, comme les légumes d'Europe, soit par les courants maritimes. De nombreux végétaux sont venus de Madagascar par cette voie. Pendant la mousson méridionale, un contre-courant local et superficiel fait parfois refluer les eaux, qui se portent ordinairement vers le sud, et c'est ainsi que des semences appartenant à la flore malgache ont été apportées aux Comores. Quant à la faune de cet archipel, sa physionomie générale indique bien Madagascar comme lieu d'origine : la plupart des espèces sont identiques dans les Comores et dans la grande terre, ou du moins appartiennent aux mêmes genres. Les îles n'ont qu'un lémurien; elles possèdent en outre une chauve-souris (pteropus comorensis), que l'on rencontre vers l’orient jusqu'en Australie, mais qui manque en Afrique. On y trouve aussi une espèce de perroquet noir, qui se rattache à une forme de la Malaisie1.
Les Comores ou Komr, — dont le nom, également appliqué à Madagascar, est rattaché par Staniland Wake à celui des Khmer de l'Indo-Chine, — étaient connues des navigateurs arabes au moins dès le dixième siècle, et les Persans de Chiraz qui trafiquaient avec la côte d'Afrique, a Magdochou et Kiloai, débarquèrent aussi à Grande-Comore et dans les îles voisines. Dans les premiers temps de l'expansion portugaise, la Grande-Comore fut visitée par des marins de Lisbonne; mais les colons proprement dits, des fugitifs pour la plupart, vinrent de Madagascar et de la côte africaine, même de l'Arabie, par escales, et formèrent dans l'archipel une race croisée offrant toutes les transitions du Sémite presque pur au Malgache et au Bantou ; le trafic a également attiré quelques Banyan de Bombay. Le fond de la population insulaire se compose d'Ant'Alotch, qui représentent le mélange des éléments divers, Africains, Arabes et Malgaches ; d'après von der Decken, les gens de Mayotte seraient venus au treizième siècle du pays de Mouchambara, — sans doute l'Ou-Sambara. — Presque tous de grande taille, ils ont le teint jaunâtre, les lèvres épaisses, mais non bouffies, le front haut, mais étroit : les cheveux seraient crépus, mais ils sont d'ordinaire rasés à la musulmane; les femmes ont les dents noircies par l'usage du bétel; plusieurs se tatouent et portent une fleurette ou un bouton de métal à la narine, suivant la mode hindoue. A Mayotte, où l'élément malgache a eu plus de force; les Comoriens sont plus noirs ; dans les autres îles. leur type est plus sémitique d'aspect.
1 Humblot, Milne-Edwards, Académie des Sciences, séance de juillet 1885.
SAÏD ALI, SULTAN DE LA GRANDE COMORE PRINCESSE DE LA GRANDE COMORE
Gravures de Thiriat, d'après des photographies communiquées par la Société de Géographie.
Dans la Grande-Comore, ils sont d'une taille et d'une musculature exceptionnelles : les voyageurs parlent avec admiration de ces hommes qui, majestueux et pacifiques, cheminent gravement sur les rochers en s'appuyant sur de longues cannes ; les animaux aussi sont plus forts que ceux des autres îles1. Les gens de la Grande-Comore ou Va-Ngasiya sont rarement malades. L'éléphantiasis est inconnue chez eux; les plaies, si fréquentes chez les Africains du continent et des îles, ne se voient guère dans leur pays. On explique cette constitution robuste des habitants de Grande-Comore par leur excellente hygiène aussi bien que par la salubrité du sol, fréquemment arrosé et toujours sec. Fort actifs, très sobres, d'une grande propreté, et se récréant fréquemment par la musique, ils ne se marient point dans l'extrême jeunesse comme les Arabes : la moyenne des épousailles est de vingt-sept ans pour les hommes, de vingt ans pour les femmes2. Le costume ordinaire est celui-des Malgaches ; mais dans quelques familles s'est conservé l'usage d'un masque carré, qui s'ouvre à la hauteur des yeux.
Les Ant'Alotch et la classe dominante des Mahorri, c'est-à-dire les « Maures », appartenant également à la race croisée, sont tous mahométans et tâchent de se rapprocher des Arabes, leurs initiateurs et leurs maîtres. Des cadis arabes rendent la justice d'après le Coran : la chair du sanglier est réputée impure et, sauf à Mayotte, les porcs sauvages que les navigateurs d'autrefois avaient introduits ont été exterminés. Les sultans font rédiger leurs actes solennels en arabe, mais la langue usuelle, qui s'écrit aussi en caractères arabes, est une variété du souahelii de Zanzibar ; quelques mots malgaches apportés par les colons sakalaves et betsimisaraka de la grande île se mêlent à cet idiome. Quant aux esclaves « cafres», appartenant à toutes les peuplades de la côte orientale d'Afrique, ils ont dû adopter la langue de leurs maîtres, mais non sans y ajouter un grand nombre de mots, environ le dixième du vocabulaire, d'après Casalis. Près de la moitié des Comoriens sont des noirs asservis, quoique les sultans se soient engagés à libérer leurs esclaves. Naguère la principale industrie des marins de l'archipel était la traite des nègres ; leurs boutres sont employés maintenant au transport des vivres et des marchandises entre Madagascar et les terres voisines. Les Comoriens, surtout ceux d'Anjouan, émigrent beaucoup ; on en rencontre sur tous les points du littoral africain.
L'île française de Mayotte (Maouté), quoique trois fois moins étendue que la Grande-Comore, est de beaucoup l'île la plus importante par son commerce. La grande rade, protégée à l'est par l'îlot Pamauzi et la chaîne des récifs., au sud par un autre îlot, à l'ouest par Mayotte, est très profonde et assez vaste pour des escadres.
1 Gevrey, ouvrage cité
2 Otto Kersten, Von der Decken's Reisen in Ost-Afrika.
Une deuxième rade s'ouvre plus au nord, en dedans du récif nord-oriental, et d'autres ports échancrent le littoral. Le trafic est libre à Mayotte : néanmoins il ne s'élève guère qu'à deux millions et demi de francs par année ; l'île n'est pas devenue un entrepôt pour Madagascar et le continent, et la population des insulaires est trop minime pour alimenter un-grand mouvement d'échanges. Les cocotiers sont une des principales richesses de Mayotte; on cultive aussi le cafier, le cotonnier, surtout la vanille; naguère les planteurs, européens, venus pour la plupart de Maurice et de la Réunion, s'occupaient surtout de la culture de la canne à sucre, qui leur donnait environ 3000 tonneaux de sucre par an, et de la fabrication du rhum, que l'on exportait à Madagascar. L'île n'a ni tarif de douane, ni octroi de mer; le budget local est alimenté par l'impôt.
Le chef-lieu de la colonie ne fut pas d'abord établi dans la grande île, mais sur-la pointe de récif ou « plateau » de Zaoudzi, attenant à la pointe occidentale de Pamanzi, îlot échancré de baies qui furent des cratères; un petit lac, que l'on voit près de l'extrémité septentrionale de Pamanzi, fut aussi une bouche de volcan ; il est maintenant empli d'eau salée, qui, communiquant probablement avec la mer; s'abaisse et s'élève comme elle. L'étroit rocher de Zaoudzi, où une chaloupe doit apporter de l'eau deux fois par jour, n'a guère pour habitants que des fonctionnaires et des soldats : aussi a-t-on dû construire un.e autre capitale sur la pointe de Choa ou Mamoutzou, que la grande île projette en face de Zaoudzi; l'insalubrité des plages marécageuses des alentours a fait longtemps arrêter les travaux, et les édifices tombaient en ruines avant d'être terminés. Le bourg le plus populeux de l'île, celui où se tiennent les marchés, est situé à 2 kilomètres à l'ouest de la pointe de Mamoutzou, sur un ruisseau qui descend de la montagne de M'Sapéré (580 mètres) : M'Sapéré est aussi le nom du village. La population de Mayotte a .presque quadruplé depuis l'annexion à la France : en 1843, elle était de 3300 habitants. Elle s'accrut, rapidement, pour diminuer en 1848, lors de l'abolition de l’esclavage ; mais la culture de la canne à sucre introduisit des milliers d'engagés, autres esclaves, pour prendre la place des anciens travailleurs des Comores. Plus de deux cents blancs se sont établis à Mayotte.
Anjouan (Johanna, Nsouani) ou « île de la Main » a longtemps été un point de relâche entre le cap de Bonne-Espérance et les Indes : aussi le trafic y a toujours été relativement considérable. Les croisières anglaises pour la répression de la traite y possédaient un dépôt de vivres et de charbon. C'est la plus fertile des Comores. Les planteurs y ont introduit la culture de la canne à sucre, qui a parfaitement réussi et qui donne au sultan de l'île une part considérable de ses revenus. Ce personnage, Arabe qui se dit d'origine persane, réside au nord-ouest de l'île, dans une cité d'apparence médiévale, avec murailles irrégulières, tours carrées, étroites poternes, citadelle croulante : on lui donne le nom de Msamoudou, et plus souvent celui de l'île, Anjouan ou Johanna : près de quatre mille habitants se pressent dans les maisons de pierre qu'enferme l'enceinte ; depuis l'établissement du protectorat, une école française y a été fondée. L'île d'Anjouan eut son rôle funèbre dans l'histoire politique de la France ; c'est là que furent jetés, en 1801, trente-deux déportés républicains, prétendus complices d'une tentative d'assassinat contre le premier consul. Ils devaient « aider à la colonisation des Seychelles », et en même temps « changer de principes et revenir de leurs erreurs »; mais tous moururent en peu de temps, enlevés par le climat, les épidémies, la misère, les accidents ou le poison.
Moheli ou Moali, la plus petite et la moins peuplée des Comores, est pourtant celle qui fournit le plus de travailleurs aux plantations de Mayotte; elle-même, fertile et parfaitement arrosée, mais par des eaux trop riches en magnésie, possède des palmeraies, des caféteries, des champs de cannes, des plantations de vanille et de girofliers, entourant d'une zone verdoyante la ville de Fomboni, beaucoup plus propre et mieux entretenue que les autres villes arabes des Comores. Les principaux domaines de l'île appartiennent à des propriétaires anglais et même la résidence du sultan est enclavée dans une de leurs plantations1.
Ngaziya ou la Grande-Comore, quoique la plus grande et la plus populeuse de l'archipel, est celle dont les cultures ont le moins d'importance et qui prend le moins de part au mouvement commercial ; d'ailleurs elle est rarement visitée, à cause du manque d'aiguades et de ports. Toutefois elle expédie du bétail à Mayotte et à Madagascar ; quoique les ruisseaux disparaissent dans le sol poreux de cendres et de scories, l'eau souterraine entretient une belle végétation2. La résidence du sultan est la ville de Mouroni ou de « Brûlé », au bord d'une crique de la côte sud-occidentale.
On pourrait considérer aussi comme appartenant géographiquement au groupe des Comores les récifs qui se succèdent au nord-est de Mayotte, parallèlement à la côte de Madagascar, et qui se terminent par la traînée des petites îles inhabitées dites les « Glorieuses ». A 200 kilomètres plus au nord se trouve une autre poussinière d'îlots et de récifs, les îles Cosmoledo, reposant sur un paracel de récifs et ceintes d'un anneau coralligène. Quoique revendiquées par la Grande-Bretagne comme une dépendance de Maurice, elles n'ont point de colons; mais des pêcheurs y habitent temporairement pendant la saison favorable. Une île plus grande, située à peu près sous la même latitude que les Cosmoledo, mais à 120 kilomètres à l'ouest, est l'île annulaire d'Aldabra, véritable atoll allongé qui se divise en plusieurs fragments, îles et récifs; des tortues géantes rampent sur le sable et des myriades d'oiseaux de mer tournoient. au-dessus des brisants. Une colonie de pêcheurs norvégiens, venus de Bergen et comprenant une douzaine de familles, s'est établie dans Aldabra en 1879, sans maîtres et sans lois.
Ensemble toutes les terres qui émergent au-dessus des flots à l'est des Comores et au nord-ouest de Madagascar ont une superficie évaluée à 160 kilomètres carrés.
1Vincent, Société de Géographie de Paris, 15 juin 1888.
2M. H. Jouan, les Satellites de Madagascar.