Grand (Vosges). Brochure de présentation du site archéologique (2/2)

25 Octobre 2024 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Lorraine, #Vosges, #Antiquité

Grand (Vosges). Brochure de présentation du site archéologique (1/2) - Le blog de François MUNIER

Brochure remise gratuitement aux visiteurs à l'entrée du site GRAND " LA GALLO-ROMAINE " VILLE MYSTÉRIEUSE Dès le XVIIIe siècle, le village de Grand a suscité l'intérêt des archéologues qu...

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LA BASILIQUE ET SA MOSAÏQUE

	Cet édiﬁce était vraisemblablement l'une des constructions les plus imposantes qui se dressait au centre de l'agglomération antique. Son plan à abside, très courant dans l’Antiquité, renvoie a des fonctions diverses : lieu de réunion pour l’administration locale (tribunal), temple ou encore salle de réception du siège d’une corporation (schola).
Évocation du portique qui donnait accès a la basilique

L'UNE DES PLUS IMPORTANTES MOSAÏQUES CONSERVÉES EN EUROPE

La découverte de cette mosaïque remonte à 1883, et à la découverte de petits cubes de calcaire qui incite le conservateur du musée départemental des Vosges, Félix Voulot a entreprendre son dégagement complet, ce qui sera réalisé en quelques semaines. En 1884, la mosaïque est classée

monument historique et l'architecte Charles Schuler conçoit une protection qui s'appuie sur les puissants murs de l'édiﬁce antique. La charpente est caractéristique des bâtiments publics de cette époque.

La mosaïque, détail du motif central

UN DÉCOR LUXUEUX

D'une surface totale de 232 m2, la mosaïque s'inscrit dans une salle à abside dont les murs sont particulièrement bien conservés. L'enduit de mortier rose qui est encore présent dans la partie basse des murs constituait le support des plaques de marbre qui complétaient le décor de celle salle. Dans la partie haute des murs, le marbre cédait la place à des peintures murales dont les motifs pouvaient également imiter la pierre.
	Évocation de l’intérieur de la basilique
L’ART DES MOSAÏSTES La mosaïque est composée de petis cubes de calcaire et de pâte de verre, les tesselles (tessellatum) (1) Elle repose sur plusieurs couches de mortier superposées, du plus grossier ou plus ﬁn : le nucleus (2) le rudus (3) et le statumen (4)
	Coupe schématique du support de la mosaïque
	Le dessin était tracé sur la dernière couche préparatoire pour servir de guide au maître-mosaïste qui déposait directement les tesselles dans un bain de pose pour réaliser les motifs. Selon la difﬁculté et la précision des motifs, on faisait appel à des artisans plus ou moins qualiﬁés et à des matériaux plus ou moins ﬁns, ce qui explique les disparités et les inégalités dans l’exécution de la mosaïque
2009 – Intervention de restauration sur la mosaïque

Grand (Vosges). Brochure de présentation du site archéologique (2/2)

LA MOSAÏQUE DE GRAND CLÉS DE LECTURE

(1) L'ABSlDE est ornée de motifs de demi-écailles noires et blanches très fréquentes dans la mosaïque romaine.

(2) LE BANDEAU disposé au seuil de l’abside est orné de motifs géométriques et d'une frise végétale.

(3) L’ENCADREMENT est composé d'une simple bande blanche ponctuée de croisettes noires.

(4) LES QUATRE ANIMAUX disposés aux angles de l'emblema, sont représentés en position de course : un tigre, une panthère, un sanglier et peut-être un ours. Ils évoquent les chasses et combats d’animaux sauvages donnés dans l’amphithéâtre, mais peuvent aussi symboliser le calendrier des saisons.

(5) L'EMBLEMA comporte la seule représentation figurative de la mosaïque. Seuls deux personnages sont conservés : celui de gauche, portant un masque et tenant un bâton recourbé, s’avance vers un deuxième personnage qui tend la main sous une arcade. Il s'agit vraisemblablement d'une scène de théâtre, d'une comédie latine (Plaute ou Terence), ou encore d’une comédie grecque du poête Menandre (~343/292), Phasma, (le fantôme ou l'apparition).

(6) LE DÉCOR DE CHAMP se compose de motifs géométriques noir et blanc. Il occupe la majorité de la surface.

(7) LE TAPIS CENTRAL présente une ornementation plus complexe et raffinée. Les motifs géométriques, plus variés et parfois polychromes, sont cernés de larges tresses.

L’EXPOSITION PERMANENTE :

« GRAND, VILLE MYSTÉRIEUSE »

(ESPACE MOSAÏQUE)

L'espace d'exposition de la mosaïque évoque l’histoire des recherches archéologiques ainsi que les principales caractéristiques de cette agglomération antique.

Aux côtés d'une riche collection de sculptures, sont présentés des parures, des objets de la vie quotidienne et également de rares objets en matières organiques (ivoire, os, bois, etc.) découverts dans les nombreux puits du village.

QUELQUES OBJETS REMARQUABLES

Intailles

Pendentif en or

Protomé de félin

Parmi les objets exposés ﬁgure une importante collection de sculptures issue des fouilles qui se sont déroulées dans le jardin de la famille Huguet, à quelques mètres de la mosaïque. Ces sculptures démontrent l'existence d'un programme décoratif d'ampleur. Les socles, mis en évidence à cette occasion, ont pu appartenir à un espace dédié au culte, dont l’édifice principal reste à découvrir.

Apollon Tête d’enfant

LE REMPART DE L’AGGLOMÉRATION

D'une emprise totale d'environ l7 hectares, ce rempart protégeait le centre de l’agglomération et la source située sous l'église Sainte-Libaire. Encore visible au niveau de sa section ouest, cette fortification était dotée de plusieurs portes et de nombreuses tours circulaires d'un diamètre allant de 6 a l0 m. À quelques exceptions près, les enceintes en Gaule ont été construites aux IIIe et IVe siècles, dans le contexte d’insécurité que connaissait alors celle partie de l'Empire romain. La qualité et les caractéristiques techniques du rempart de Grand ont amené très tôt les archéologues à proposer qu'il fût construit à la ﬁn du Ier siècle, lors de la paix romaine.

Évocation du rempart ouest de l’agglomération antique de Grand

AU FIL DE VOTRE DÉCOUVERTE DU VILLAGE DE GRAND

Les halles Construites en 1803 dans un style néoclassique, les halles de Grand sont les héritières d'une série de halles en bois installées dès le Moyen Âge pour y accueillir, sur leur sol pavé, foires et marchés.

Le lavoir des Roises - La fontaine des Roises et son eau claire sont à l'origine de l’édification d’un lavoir, au nord-ouest du village, sur la route de Gondrecourt. C'est ici que les villageois venaient laver leur linge, et ce jusque dans les années 60.

POUR PROLONGER VOTRE VISITE

Le Musée départemental d’art ancien et contemporain (Mudaac) présente, au sein de son parcours dédié aux Vosges antiques, un ensemble d’objets remarquables provenant de Grand et notamment les tablettes astrologiques.

C'est au cours de la fouille de l'un des nombreux puits au village que l’archéologue Jean-Paul Bertaux met au jour, en 1967 et 1968, les 188 fragments de quatre tablettes en ivoire correspondant à deux diptyques. Cette carte céleste et zodiacale est issue d'une tradition savante hermétique, originaire vraisemblablement du milieu gréco-égyptien. Protégées par un couvercle amovible, les signes au Zodiaque et des décans devaient être montrés dans le cadre très restreint de la consultation astrologique et de la magie, approches complémentaires dans l’Antiquité.

Les tablettes zodiacales

Où les voir ? Les diptyques sont conservés au Musée départemental d’art ancien et contemporain, à Epinal, (h tt ps://mu d aac.vosges.fr/ ) et au Musée d’archéologie nationale, à Saint-Germain-en-Laye (https://musee-archeologiena t ionale.fr/ )

LA CONSERVATION ET L’ÉTUDE D’UN PATRIMOINE D’EXCEPTION

Les vestiges archéologiques mis au jour, par essence fragiles, font l’objet chaque année de campagnes d’entretien. Quand cela le nécessite, des campagnes de restauration sont également menées. En parallèle, le Conseil départemental des Vosges assure la coordination d'un programme de recherches archéologiques, en lien avec le ministère de la Culture, l'Inrap et plusieurs universités, de manière à approfondir nos connaissances sur celle agglomération antique.

Fouille du site du portique des Thermes de l’amphithéâtre

Prospection électrique autour de la Chapelle Sainte-Libaire (acquisition Géocarta)

Ces recherches visent notamment à interpréter les nombreuses découvertes réalisées depuis le XIXe siècle et qui ont passionné des générations d’historiens et d’archéologues.

Des opérations de terrain sont également menées régulièrement, qu'il s'agisse de sondages, de fouilles, ou encore de prospections aériennes et géophysiques.