Grand (Vosges). Brochure de présentation du site archéologique (1/2)

23 Octobre 2024 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Lorraine, #Vosges, #Antiquité, #Grand

Brochure remise gratuitement aux visiteurs à l'entrée du site

GRAND

« LA GALLO-ROMAINE »

VILLE MYSTÉRIEUSE

Dès le XVIIIe siècle, le village de Grand a suscité l’intérêt des archéologues qui ont révélé la monumentalité de certains monuments; notamment son gigantesque amphithéâtre, l'un des plus importants de la Gaule. L’originalité de Grand, et ce qui est aussi son mystère, réside dans le choix même de ce plateau calcaire où ne coule aucune rivière mais où surgit l’eau. Quelles sont les motivations d'une telle implantation qui a nécessité, pour pouvoir bénéficier de cette eau, la construction de dizaines de kilomètres de galeries souterraines et le creusement de plus de 300 puits ? Quant aux nombreuses découvertes réalisées dans ces puits; elles fournissent des informations inédites sur l’environnement d’une agglomération gallo-romaine, la vie quotidienne et les croyances de ses habitants.

Le village de Grand depuis l'ouest

GRAND : UN NOUVEAU PARCOURS DE DÉCOUVERTE DE L’AGGLOMÉRATION ANTIQUE

Du village d’aujourd’hui a l’énigmatique cité d’autrefois, il n'y a qu'un pas... ou presque ! Venez explorer les rues de Grand, sur les traces des Gallo- Romains. Riche de son amphithéâtre et de sa mosaïque, le village recèle d’autres mystères et trésors méconnus, parfois visibles, parfois juste suggérés. Grâce a une toute nouvelle signalétique et au guide de visite remis aux accueils du site, n'en manquez plus aucun ! Visitez le village a votre rythme, en famille ou entre amis. Les panneaux dans le village vous permettront d’approfondir vos connaissances et d’appréhender cet héritage antique que l'oeil ne peut pas toujours percevoir. Des mini-jeux et des informations insolites, à destination des enfants, ponctuent le parcours, pour une approche ludique de l’histoire et du patrimoine.

PARCOURS DÉCOUVERTE

> À la découverte de l’amphithéâtre

> Le jardin archéologique des thermes de l’amphithéâtre

>1 Une source au centre de l’agglomération

>2 Le martyre de Sainte-Libaire

>3 La chapelle Sainte-Libaire (cimetière)

>4 La chapelle de la voie romaine

> La « basilique » et sa mosaïque

> Un rempart de prestige ?

5 La voie orientale et son habitat.

La rue qui relie l’amphithéâtre au centre du village existait déjà dans l'Antiquité. Des découvertes anciennes témoignent de la présence de maisons dotées de chauffage par le sol (hypocauste), ainsi que de mosaïques.

6 Le jardin Huguet

L'exploration, en 1960, du jardin implanté directement au sud de la « basilique ›› a permis la découverte de socles maçonnés de grandes dimensions, sur lesquels pouvaient se dresser des statues.

7 L'habitat du Grand Jardin

Parmi les bâtiments repérés sur les bords de ce vallon ﬁgurent notamment une vaste demeure et des habitations plus modestes, implantées notamment le long de la voie située au nord.

8 L'aqueduc du Grand Jardin

Ce conduit antique, mis au jour en 1820, avait comme fonction de palier à l'absence de rivière en drainant l’eau souterraine.

9 L'habitat du sud de l’agglomération

Les prospections géophysiques, conduites dans le sud de l'agglomération, ont révélé un quartier urbain, qui se développait le long d'une voie circulaire.

10 La demeure d'un notable: La domus de la Fontainotte

La fouille conduite dans ce vallon a révélé la présence de la demeure d'un notable organisée autour d'un bâtiment résidentiel particulièrement bien conservé et d'un jardin d'agrément.

11 Au ﬁl de votre découverte du village de Grand

-› Les halles - au centre du village

-› Le lavoir des Roises - route de Gondrecourt

L’AMPHITHÉÂTRE

Long de 148 m au niveau du corridor central, cet amphithéâtre ﬁgure parmi les plus grands édiﬁces de ce type dans l'Empire romain. Après une première phase de construction à la fin du 1^er siècle, l’édifice a été rénové par la suite, comme en témoigne le grand appareil du corridor occidental. implante dans un vallon, l’amphithéâtre se distingue par son plan original : la partie sud est adossée à la pente naturelle, tandis qu’une façade monumentale se dressait au nord.

D'une capacité de 16 000 à 18 000 places, il pouvait accueillir de nombreuses activités : scènes de chasse, de dressage, combats entre animaux, lutteurs et combats de gladiateurs. Aucun théâtre n'ayant été jusqu’à présent découvert a Grand, il n'est pas exclu que des représentations théâtrales y aient été également organisées.

DE L'OUBLI AUX PREMIÈRES RECHERCHES

À partir du milieu du IVe siècle, amphithéâtre est abandonné et tombe en ruine. Devenu une carrière, il perd peu a peu de sa majesté et est envahi par la végétation. Au début du XXème siècle, seules la silhouette de l’hémicycle et les deux arcades encore en élévation témoignent de la présence du monument. L’ingénieur Jallois effectue, entre 1820 et 1822, les premières fouilles qui permettront de faire connaître cet amphithéâtre qui sera classé, dès 1846, monument historique.

Il faudra attendre les années 1960 pour que les archéologues s'intéressent à nouveau a ce monument d'exception, à la suite de la redécouverte fortuite d'un mur par des enfants du village. Grâce a l’impulsion d’Edouard Salin, l’amphithéâtre est progressivement dégagé et ouvert au public.

Les recherches des archéologues, en particulier Roger Billoret et Albéric Olivier, permettent progressivement d'en préciser l’architecture et les différentes périodes de construction.

LES CAMPAGNES DE CONSERVATION-RESTAURATION

Le dégagement progressif du monument ayant eu comme conséquence une plus grande exposition de ses vestiges aux intempéries, une restauration d’ampIeur est menée dans les années 90.

Outre la production des blocs en calcaire gélif situés dans la partie occidentale, cette restauration ambitionne de restituer les élévations d’origine ainsi que les cheminements. En outre, les gradins en bois (Iroko) mis en place à cette occasion, permettent |'organisation de spectacles. À l’est, les vestiges ont été laissés dons l’état d’origine. Toutefois, la dégradation des maçonneries de la façade orientale a nécessité, pour les préserver, leur ré-enfouissement partiel derrière un mur de soutènement.

EXPOSITION PERMANENTE À L’AMPHITHÉÂTRE (ESPACE D’ACCUEIL)

L’espace d'exposition de l’amphithéâtre présente l’histoire de la redécouverte de cet édiﬁce de spectacle, son architecture (maquette), ainsi que les nombreuses recherches dont il a fait l’objet, et les principales etapes se sa restauration. Des vitrines conservent les objets mis au jour dans cet amphithéâtre et dans les habitations qui longeaient la voie située au nord, aux premiers siècles de notre ère.

LE JARDIN ARCHÉOLOGIQUE DES THERMES DE L'AMPHITHÉÂTRE

Dans l’Antiquité, cet espace situé entre l’amphithéâtre et le rempart était occupé par un vaste bâtiment public ; des thermes si l’on se réfère aux découvertes du XIXème siècle. Les fouilles menées, entre 2010 et 2016, ont révélé la présence d'un monumental portique de 6 m de large donnant accès à ce complexe thermal.

La place qui s’étendait devant la colonnade était reversée par une imposante conduite hydraulique destinée à acheminer l'eau vers les piscines. Dans le courant du IVème siècle, le portique est démantelé et la conduite comblée, sans doute pour dégager les abords de l’enceinte au sein de laquelle se réfugie la population.

UNE SOURCE AU CENTRE DE L’AGGLOMÉRATION ANTIQUE

	Les recherches géophysiques menées sous l’église Sainte-Libaire ont montré la présence d’eau en quantité dans une large faille dénommée « fontaine » par les géologues. Cette source a vraisemblablement fait l’objet d’un culte des eaux, avant d'être comblée au Moyen Âge. La persistance d’une source, au chevet de l’église de Grand est visible sur le plan réalisé en 1764 par le géomètre du Roi. Le ruisseau, qui prend sa naissance sous l’église, rejoint le fond du vallon, empruntant un chemin qui à donné son nom à la rue actuelle.
LE MARTYRE DE SAINTE-LIBAIRE
	Cette jeune bergère chrétienne, qui vivait, selon la légende, à Grand au IVe siècle, aurait refusé d’adorer les dieux romains. Elle fut condamnée à mort par l’empereur Julien II, dit l'Apostat, qui la fit décapiter. Elle aurait alors pris sa tête entre ses mains pour aller la laver à la fontaine, située au centre du village. La légende de sainte Libaire assure une transition entre le culte antique des eaux et le christianisme. A Grand, trois chapelles célèbrent symboliquement son martyre.
	• L’église paroissiale (fin XVe début du XVIe siècle) est située au centre du village qui est aussi celui de l’agglomération antique. La tour qui abrite les cloches, haute de 22,50m, est construite avec des blocs de grandes dimensions provenant des édiﬁces antiques. • La chapelle de la place des Halles (1803) rappelle l’emplacement de la fontaine où sainte Libaire serait venue laver sa tête. Son architecture: est destyle gréco-romain. • La chapelle du cimetière (XVe siècle) abrite un tableau du XVIII siècle, représentant le martyre de sainte Libaire, et une dalle funéraire qui était réputée fortifier les jambes des jeunes enfants s’ils passaient dessus. • La chapelle de la voie romaine (XIXe siècle) surnommée « Chapelotte » par les habitants, marque l’endroit présumé du supplice de sainte Libaire au IVe siècle.

Grand (Vosges). Brochure de présentation du site archéologique (2/2) - Le blog de François MUNIER

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