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Le blog de François MUNIER

BHL géopolitologue.

23 Octobre 2024 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Actualité, #Bêtisier, #Proche et Moyen-Orient, #Iran, #Religions, #BHL

Ce qui est bien, avec BHL, c’est que l’actualité lui donne régulièrement l’occasion d’étaler ses vastes « connaissances » et de sortir quelques bourdes mémorables.

Publié hier 22 octobre 2024 :

Quand je dis (L’Empire et les 5 Rois, 2018) que #China est aussi, aux côtés de #Russia , #Iran , de l’islam radical et #Turkey , en guerre contre l’Occident, c’est exactement ce que je veux dire : c’est par ces achats de gaz à #Putin que #Xi participe à l’effort de guerre contre les démocraties.
BHL géopolitologue.

J’avoue que la parution de ce monument de la pensée humaine m’avait échappé.

Je suis donc allé à la source :

https://www.grasset.fr/livre/lempire-et-les-cinq-rois-9782246816812/ et j’ai lu une critique assez mitigée :

https://www.hubertvedrine.net/les-cecites-de-bhl-lexpress/

Présentation officielle de l’éditeur :
La terre a tremblé au Kurdistan.
Assiste-t-on à l’éclipse de l’Empire américain et au ressac de l’Occident  ?
Où l’on voit les cinq Rois des empires déchus – perse, turc, chinois, russe, arabe – partir à la reconquête de leur gloire passée.
Comment Trump enterre, non l’Amérique d’Obama, mais celle de Virgile.
A quoi pensaient les Iraniens quand ils rebaptisèrent l’ancienne Perse, en 1935, pour lui donner un nom nazi  ?
Pourquoi le vrai piège est celui, non de Thucydide, mais d’Hérodote.
L’Empire est-il, comme le pensait Dante, la forme aboutie de la Cité  ?
Géopolitique ou géophilosophie.
Jeremy Bentham, mort en 1832, serait-il le véritable maître à penser de Mark Zuckerberg  ?
Une rencontre avec l’idéologue de Poutine. Ce qui manque à la Chine pour devenir la première puissance mondiale.
Spengler, Vico, Hegel – ou aucun des trois.
Qu’il y a un temps pour Josué, et un temps pour Abraham.
Le Messie se cache-t-il, vraiment, parmi les mendiants de Rome  ?
Que la terre américaine est, comme l’avait compris Melville, un océan.
Que le désordre du monde a plus de sens qu’il n’y paraît quand on le voit avec les yeux des penseurs et des poètes.
Quarante ans après La Barbarie à visage humain, Bernard-Henri Lévy, philosophe et écrivain, propose ici sa lecture des barbaries contemporaines.

Je constate qu’en 2024 BHL réécrit son énumération des cinq méchants : le roi « arabe » est devenu « l’islam radical », ce qui n’est pas tout à fait la même chose.

Il fait également référence aux cinq rois qu’aurait affronté Abram-Abraham. Ce ne peut être qu’une référence symbolique, car rien n’atteste la véracité historique de cet épisode raconté dans le Livre de la Genèse 14-1 à 15-21 et les cinq rois, s’ils ont existé, n’étaient que des chefs de petits clans, rien à voir avec Poutine ou Xi.

Je connaissais sa théorie sur les raisons du changement de nom Perse => Iran. Et j’avais retrouvé ce passage de la Géographie universelle d’Élisée Reclus, publiée en 1884 :

Ce nom de Perse ou Farsistan n'est appliqué de nos jours dans le pays même qu'à une petite province du royaume. Les Persans désignent leur patrie par l'antique dénomination d'Iran, qui d'ailleurs est employée géographiquement pour toute la contrée des plateaux compris entre le bassin de l'Euphrate et celui de l'Indus. Au point de vue historique, le mot d'Iran s'étend dans un sens encore plus large, comme contraste avec le mot de Touran : il se rapporte à toutes les populations civilisées, d'origine iranienne plus ou moins pure, qui, non seulement sur le plateau, mais aussi dans les plaines de l'Oxus, se sont attachées au sol et se livrent à des industries fixes au milieu des nomades à demi sauvages venus du nord. Dans l'histoire de l'Asie Antérieure, le nom d'Iran représente les traditions du travail et de la culture intellectuelle; il rappelle la longue durée de nations puissantes résistant aux assauts des tribus barbares qui se succédaient de siècle en siècle. Conscients et fiers de leur antiquité comme race policée, les Persans regardent avec mépris les populations des alentours, moins cultivées ou plus jeunes dans l'histoire de la civilisation; quels que soient les progrès des Occidentaux dans la science, les arts et l'industrie, ils se considèrent néanmoins comme étant fort supérieurs en noblesse héréditaire à ces tard-venus dans le monde. Il est certain que la part de l'Iran dans l’œuvre commune de l'humanité a été des plus considérables. On sait que pour les origines de leurs idiomes les peuples de langues aryennes sont ramenés vers les plateaux où se parlait le zend, et que de tout temps le langage de la Perse fut pour les populations voisines le dialecte civilisé par excellence; encore de nos jours, Afghans et Baloutches affectent de parler le persan pour grandir dans l'estime de leurs auditeurs. Même dans l'Hindoustan, la littérature persane lutta longtemps d'influence contre le sanscrit et les langues qui en sont dérivées : naguère le vocabulaire de l'hindoustani, si répandu dans toute la Péninsule, se composait principalement de. mots persans, apportés par les conquérants iraniens.

Donc, en clair, les gens du pays appelaient leur patrie « Iran », alors que les voisins arabes et les pays occidentaux le désignaient par le nom d’une de ses provinces : la Perse.

Le nom d’Iran n’est pas un nom nazi, comme le svastika, devenu un symbole du mal, n’a pas été inventé par les nazis, qui l’ont importé des anciennes mythologies notamment d’Inde. Comme ils ont importé le terme « aryen » qui fait historiquement référence aux peuples de langues iraniennes.

Je n’ai pas lu le livre de BHL, mais je suis surpris qu’un traité de géo-politologie fasse l’impasse sur l’Inde comme nouvelle puissance mondiale, et qu’il n’évoque pas les BRICS, existant depuis 2011 dans une configuration à 5.

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