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Le blog de François MUNIER

Cousins généalogiques : Jean-Baptiste Sébastien Krantz (1817-1899) et Camille Krantz (1848-1924)

17 Novembre 2019 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Généalogie familiale

Il s'agit de l'oncle et du neveu.

Cousins généalogiques : Jean-Baptiste Sébastien Krantz (1817-1899) et Camille Krantz (1848-1924)

Jean-Baptiste fut sénateur inamovible, puis sénateur "ordinaire".

Candidat à Paris aux élections du 8 février 1871 pour l'Assemblée nationale, il échoua avec 61,081 voix ; mais, aux élections complémentaires du 2 juillet suivant, porté dans la Seine sur la liste de coalition républicaine, il fut élu, le 12e sur 21, avec 108,319 voix (290,823 votants, 458,774 inscrits). Il s'inscrivit au centre gauche, devint vice-président de ce groupe, fut rapporteur de la commission d'enquête sur la navigation intérieure, et du projet de chemin de fer sous-marin entre la France et l'Angleterre, combattit M. Caillaux, ministre des Travaux publics, partisan des grandes compagnies de chemins de fer, et vota pour l'amendement Barthe, pour le retour à Paris, pour la dissolution, pour la proposition du centre gauche, pour l'amendement Wallon, pour les lois constitutionnelles, contre le 24 mai, contre la démission de Thiers, contre, la prorogation des pouvoirs du Maréchal, contre la loi des maires, contre le ministère de Broglie. Elu par l'Assemblée nationale, le 10 décembre 1875, sénateur inamovible, le 4e sur 75, avec 367 voix sur 690 votants, il prit place à la gauche de la Chambre haute, fut nommé, le 5 août 1876, commissaire général de l'Exposition de 1878, et promu grand-officier de la Légion d'honneur, le 20 octobre 1878. Le 14 août 1877, il avait été admis à la retraite comme ingénieur en chef de 1re classe des ponts et chaussées, avec le titre d'inspecteur général honoraire. Au Sénat, il a voté avec les républicains opportunistes, s'est prononcé cependant (22juin 1886) contre l'expulsion des princes, et, en dernier lieu, pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889), pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, pour la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger. On a de lui : Etude sur l'application de l'armée aux travaux d'utilité publique (1847) ; Projet de création d'une armée des travaux publics (1847) ; Etudes sur les murs de réservoirs (1870) ; Observations sur les chemins de fer économiques à voie normale et à voie réduite, (1875), etc.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Pendant les dernières années de sa vie parlementaire, Sébastien Krantz consacra son activité aux questions intéressant les travaux publics, et en particulier les chemins de fer. C'est ainsi qu'il rapporta, en 1891, le projet de loi relatif à la section Cluses-Le Fayet sur la ligne La Roche-Chamonix et le projet de loi tendant à l'incorporation, du chemin de fer Alençon-Condé dans le réseau de l'Ouest et en 1897 le projet de loi sur les chemins de fer d'intérêt local des Ardennes. Le 28 décembre 1895, au cours de la discussion de la loi de finances pour 1896, il intervint contre un « cavalier budgétaire » relatif à l'organisation des services des ponts et chaussées auxquels il avait appartenu et en obtint la disparition.

Il devait mourir le 13 mars 1899 (*) à l'âge de 82 ans.

 

Il a aussi une notice dans "le Maitron", dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social :

Né le 17 janvier 1817 à Arches (Vosges), mort en 1899 à Paris. Ingénieur des Ponts et Chaussées, fouriériste, homme politique républicain de la IIIe République.

Ancien élève de l’École polytechnique et ingénieur des Ponts et Chaussées à partir de 1843, il termina sa carrière administrative comme Inspecteur général des Ponts et Chaussées.
En 1847, il fit paraître en même temps, à la Librairie sociétaire, deux fortes brochures intéressantes par la rationalisation et la pragmatisation qu’on y trouve des grandes idées de Fourier sur le progrès de l’outillage, des moyens de transport et sur le travail attrayant des collectivités organisées sur un mode quasi militaire : Étude sur l’application de l’armée aux travaux d’intérêts publics, in-8°, 118 pp., et Projet de création d’une armée des Travaux publics, in-8°, 91 pp. Aucune de ses œuvres ultérieures d’ingénieur ne touche plus aux sciences sociales.
Candidat aux élections législatives du 13 mai 1849 en Seine-et-Marne, et aux élections municipales de Meaux, il déclarait dans ses professions de foi :
« Je suis socialiste aujourd’hui et n’ai pas cessé de l’être depuis dix ans [...] Je suis infiniment convaincu que les sociétés modernes seront agitées sans trêve et sans relâche tant qu’elles n’auront pas su détruire le paupérisme, la misère et l’ignorance des classes laborieuses. Je suis convaincu que l’organisation du travail, l’association des producteurs, la suppression de la concurrence anarchique sont des problèmes que l’on devra étudier et résoudre sous peine de nouvelles révolutions. Mais je déclare que dans ma conviction, attenter à la propriété, la répartir entre tous serait provoquer d’épouvantables déchirements et d’atroces misères. Mais je déclare que je ne veux pas d’organisation du travail par décret, d’association imposée et qu’au nom et dans l’intérêt de mes opinions, je repousse toute violence. »
Il demandait en conséquence la garantie du droit au travail, un travail organisé et libéralement rétribué, l’association libre et volontaire de tous les éléments producteurs de la richesse, une prévoyance sociale étendue à tous les faibles.
Constructeur du palais de l’Exposition universelle de 1867, il devait être nommé dès 1876 Commissaire général de l’Exposition universelle de 1878.
Républicain discret sous l’Empire, il fut élu député républicain de la Seine aux élections complémentaires du 2 juillet 1871, après la Commune. Présenté par la gauche, il fut désigné comme sénateur inamovible, le 10 décembre 1875, et vota au Sénat à partir de 1880 sensiblement à droite des opportunistes.
Propriétaire à Isles-lès-Villenois (Seine-et-Marne), il s’intéressait autour de 1893 à ce département et aux affaires de chemins de fer et de grands travaux ultramarins.

Camille fut député des Vosges de 1881 à 1910.

Député des Vosges de 1891 à 1910.

Ministre des Travaux publics du 1er novembre 1898 au 5 mai 1899.

Ministre de la Guerre du 6 mai 1899 au 21 juin 1899.

La carrière politique de Camille Krantz est celle d'un « notable » et d'un technicien que ses activités successives et ses compétences amènent tout naturellement à solliciter un mandat parlementaire.

Il appartenait en outre à une vieille famille vosgienne, originaire de Sarre-louis, attachée depuis longtemps aux affaires publiques : un ancêtre avait été « fontainier du Roi » Stanislas Leczinski, un oncle, Sébastien Krantz, représentant à l'Assemblée Nationale de 1871 et sénateur inamovible, un cousin, le vice-amiral Jules Krantz, ministre de la marine en 1889. Ayant grandi dans un milieu industriel actif et prospère, son grand-père, ses oncles dirigeaient les papeteries de Dinozé, Docelles et Ranfaing que son père représentait à Paris -, il fut destiné à l'Ecole polytechnique d'où il sort dans les premiers en 1870. Après la guerre, où il sert en qualité de lieutenant au 8e régiment d'artillerie dans les Vosges, en Alsace et en Franche-Comté, il est ingénieur des Manufactures des tabacs de l'Etat; mais il adjoint rapidement une spécialisation de juriste à ses connaissances techniques, devient maître des requêtes au Conseil d'Etat, puis professeur de droit administratif à l'Ecole des Ponts-et-Chaussées.

C'est à la faveur d'une élection partielle qu'il obtint son premier mandat de député, le 22 février 1891. Le représentant de la 1re circonscription d'Epinal, Brugnot, ayant été élu sénateur le 4 janvier, Camille Krantz enleva le siège au premier tour avec 7.349 voix contre 2.465 à son concurrent Hondaille, sur 14.984 inscrits et 10.090 votants. Jusqu'en 1910, il devait toujours l'emporter dans la même circonscription, avec la même aisance, dès le premier tour.

Aux élections générales du 20 août 1893, il ne laissait que 432 voix à son adversaire Parisot, candidat agricole, et totalisait 6.935 suffrages sur 15.057 inscrits et 9.191 votants. Le 8 mai 1898, le même adversaire ne réunissait que 933 voix face aux 8.309 bulletins de Camille Krantz, sur 15.742 inscrits et 10.422 votants.

Victoire presque aussi brillante, le 22 avril 1902 : 8.728 voix contre 2.428 à M. Lapicque, radical, sur 15.778 inscrits et 11.640 votants.

Et si, le 8 juillet 1906, la compétition était plus serrée, il distançait tout de même très largement son principal concurrent, Gilbert Renaud, radical, avec 7.965 suffrages contre 4.410 sur 16.320 inscrits et 13.050 votants.

Camille Krantz entre dans cette Chambre de la 5e législature avec un programme fermement républicain et nettement libéral. Quoiqu'il n'ait jamais manifesté de sympathie particulière pour Waldeck-Rousseau, il aurait pu cependant se définir comme lui : « républicain modéré, mais non modérément républicain ».

En 1891, il est le rapporteur d'une commission chargée d'examiner les pétitions des porteurs de titres du Canal de Panama et conclut en demandant que les pouvoirs publics n'interviennent pas pour essayer de sauver l'affaire.

Par son activité parlementaire débordante au cours de la 6e législature, il tente de faire passer dans les faits cette politique de ferme modération et de sage progrès qu'il promettait à ses électeurs. Technicien des problèmes économiques et financiers certes, Camille Krantz ter mine la 6e législature avec une influence politique qui déborde largement celle d'un rapporteur général. Membre influent du groupe des républicains progressistes, il est à la charnière d'une majorité fluctuante oscillant entre le conservatisme et le radicalisme.

Quand s'ouvre la 7e législature, il est une des personnalités marquantes de la Chambre, qui l'élit comme troisième vice-président, le 9 juin 1898. A la tête de 250 républicains progressistes, fort des 3.000.000 de voix obtenues aux élections, il est, pendant deux ans, l'un de ceux dont dépend la vie des fragiles combinaisons ministérielles. Dans un discours incisif, il s'oppose d'emblée, le 30 juin 1898, au cabinet radical homogène d'Henri Brisson, qui ne survit pas longtemps à la défiance qu'il lui manifeste. Sa présence au sein d'une équipe constituée par Poincaré le 16 juin 1899 contribue - sa - franchise ne lui valant pas que des amis - à faire échouer la tentative, tandis que Waldeck-Rousseau voit, le 19 juin, son premier essai condamné, notamment par l'exclusive qu'il a lancée contre Millerand.

Entre-temps, cependant, la constitution du 4e cabinet Dupuy, tentant ce juste équilibre entre les modérés et les radicaux, qui caractérisait la nuance politique de Camille Krantz, l'avait mis à la tête du ministère qu'il connaissait le mieux, celui des Travaux publics (1er novembre 1898) où il eut la délicate mission de concilier l'esthétique et les perspectives de Paris avec les bouleversements entraînés par l'Exposition de 1900. Puis, à la démission de Freycinet, quatrième ministre de la guerre à résigner son portefeuille pour n'avoir pu concilier la révision du procès Dreyfus avec « l'honneur de l'armée », il n'hésita pas, le 6 mai 1899, au moment ou l'affaire était totalement politisée, à accepter le ministère de la Guerre. Passant pour antidreyfusard par ses attaches avec l'Ecole polytechnique, sa nomination fut diversement appréciée.

C'est pendant ce court ministère que le 12 mai, il signe la mise en position de non-activité, par retrait d'emploi, du commandant Cuignet (il avait accusé Du Paty de Clam d'avoir été l'auteur principal du faux Henry) pour avoir livré- à la publicité une correspondance échangée par Freycinet et Delcassé et relative à l'Affaire. Mais le 1er juin, c'est à lui également que revient de faire incarcérer le même Du Paty de Clam, sous l'inculpation de faux.

Quelques mois après, puis cinq ans plus tard, en 1903, il s'expliquera encore sur ces mesures prises au pire moment de l'Affaire et que, manifestement, il n'avait pas arrêtées sans de graves débats de conscience.

L'arrivée au pouvoir de Waldeck-Rousseau marque un tournant dans sa vie politique. S'il se refuse à lui accorder sa confiance le 26. juin 1899 (il s'abstient dans le scrutin), c'est qu'il sait que s'ouvre l'ère d'une majorité virtuellement axée sur le radicalisme, et que sa place n'est plus dans cette majorité-là. Face à la montée des radicaux et des socialistes, il se sent faire figure, au moins en matière sociale, de quasi-conservateur. Il apporte encore cependant sa compétence à de nombreux textes sur les chemins de fer, notamment ceux d'Algérie.

Président de la commission de l'armée en 1901, il s'oppose, à ce titre, en février 1902, à la réduction envisagée du service militaire à deux ans et préconise plutôt le maintien du temps de l'obligation légale avec la possibilité de faire passer le plus d'hommes possible dans la disponibilité après la deuxième année. En 1904 puis en 1905, il ne cesse de combattre ce texte auquel il refuse sa caution, alors qu'il est adopté par 519 voix contre 32. « Derrière cette loi, dit-il, c'est le désarmement. »

Entre-temps il avait perdu, en novembre 1902, la présidence de cette commission.

Président de la commission du régime des boissons pendant la 9e législature - il avait déposé un volumineux rapport sur la question en 1902 -, il intervient encore activement sur les fraudes, les bouilleurs de cru, le mouillage, les abus du sucrage.

En 1908 et 1909, le projet Caillaux d'impôt cédulaire sur la rente le trouve toujours irréductible.

Le recrutement des officiers, les effectifs de l'armée, l'organisation de l'enseignement technique retiennent encore son attention en 1909, mais c'est un homme politique un peu désabusé et présenté par la fédération républicaine qui affrontait les élections le 24 avril 1910.

Il fut battu avec 5.609 voix, tandis que Cuny en totalisait 8.151 sur 17.188 inscrits et 14.039 votants.

Sollicité plus tard pour un mandat sénatorial, il se refusa à entrer en compétition avec son ami Méline. Il se consacra dès lors à l'administration d'affaires privées. Il était en effet : président du conseil de la Société éclairage, chauffage, force motrice ; président du conseil de l'Ouest-Lumière ; président du conseil de la Compagnie générale du Maroc ; administrateur du Comptoir national d'escompte de Paris ; administrateur de la Land Bank of Egypt ; administrateur des Chemins de fer de Chan-Si en Chine; administrateur de la Société marseillaise de crédit ; administrateur des Accumulateurs Tudor ; président du conseil de la Société de constructions métalliques de Dinozé ; président du conseil de la Vosgienne agricole.

La fin de sa vie fut assombrie par la mort de deux de ses fils tués à l'ennemi, en 1914 et 1916.

A ses activités parlementaires, C. Krantz avait joint celles de conseiller municipal de Saint-Laurent et conseiller général d'Epinal. Il était officier de la Légion d'honneur depuis le 2 avril 1894.
 

Cousins généalogiques : Jean-Baptiste Sébastien Krantz (1817-1899) et Camille Krantz (1848-1924)
Cousins généalogiques : Jean-Baptiste Sébastien Krantz (1817-1899) et Camille Krantz (1848-1924)
Cousins généalogiques : Jean-Baptiste Sébastien Krantz (1817-1899) et Camille Krantz (1848-1924)
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