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Le blog de François MUNIER

L'Arménie occidentale. Élisée Reclus (8)

28 Novembre 2011 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Arménie

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Nulle part, pas plus en Turquie que dans la Transcaucasie, les Haïkanes ou Arméniens ne vivent en corps de nationalité compacte, mais sur le versant méridional de la vallée du Tchoroukh, de même que dans celles des branches maîtresses du haut Euphrate, ils constituent la population dominante; en Asie Mineure, dans le bassin du Djihoun, ils peuplent exclusivement quelques hautes vallées; c'est là que, de la mer Noire à la Méditerranée, se sont le mieux conservées les traditions du royaume d'Arménie. On ignore le nombre des Haïkanes : leur situation politique ayant donné lieu à de vives discussions, des exagérations se sont faites dans les deux sens, suivant les intérêts de la polémique : d'après les uns, les Arméniens des provinces restées à la Turquie seraient encore de deux à trois millions; d'après les autres, ils ne seraient plus que cinq cent mille. Les statistiques officielles, faites sur de simples évaluations locales, ne tiennent pas toujours un compte régulier des diverses nationalités; néanmoins les proportions relatives des races distinctes étant connues d'une manière générale par les explorations des voyageurs, on peut en déduire le nombre approximatif des Arméniens turcs . il est probablement de sept à huit cent mille; ainsi le tiers environ de la nation haïkane se trouverait sur territoire osmanli. A. Erzeroum, de même qu'à Constantinople, les Arméniens se distinguent des Turcs par un esprit plus ouvert et plus libre, un plus grand amour de l'instruction, plus d'initiative dans le commerce et l'industrie; dans le vilayet de Van, il n'est pas une maison qui n'ait été construite par eux, pas une étoffe indigène qu'ils n'aient tissée, à peine un fruit qui ne vienne de leurs jardins. Ils émigrent volontiers, et sans compter ceux qui s'expatrient pour échapper aux exactions des pachas ou aux incursions des pillards kourdes, on en rencontre des milliers à Stamboul et dans les autres cités de l'Anatolie et de la Turquie d'Europe ; ils y travaillent surtout comme maçons, manœuvres et portefaix ; à Constantinople le nom de Van Ermenisi, « Arménien de Van », s'emploie comme le mot « Auvergnat » dans les grandes villes de France. Des villages entiers ne sont peuplés que de femmes laissées par leurs maris et leurs frères pour s'occuper des propriétés de la famille.

L'Arménie occidentale. Élisée Reclus (8)
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