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Le blog de François MUNIER

Populisme : l'accusation qui tue.. et qui disculpe !

6 Juin 2025 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Actualité

J’ai achevé la lecture de ce numéro spécial du Monde et de La Vie :

Globalement, c’est pas mal, certains articles auraient mérité d’être approfondis. Mais il y en a un qui m’a fait tiquer : celui d’Alice Ferber, page 80 sq, sur les populismes.

Le populisme y est défini comme une théorie séparant la société en deux groupes homogènes et antagonistes : le « peuple pur » contre l’« élite corrompue » et qui soutient que la politique devrait être l’expression générale du peuple.

Cette définition se réfère à un projet de recherche « The PopuList » et concerne aussi bien des partie de gauche que des partis de droite.

J’ai essayé de me connecter à la page https://popu-list.org mais j’ai été bloqué par mon antivirus.

Au moins deux choses me gênent dans cette définition :

- dénoncer la corruption des élites n’est pas, ou ne devrait pas être l’apanage des populistes. Pour être corrompu, il faut avoir du pouvoir, et donc faire partie de « l’élite. »1 En France, les médias, pas forcément populistes, révèlent en moyenne une affaire de corruption par jour2.

- soutenir que la politique devrait être l’expression générale du peuple, c’est la définition même de la démocratie.

Le médecin qui établirait, moyennent finances, un faux certificat médical, fait-il partie de l’élite ?

En page 82, il y a une infographie détaillant l’importance des partis populistes au Parlement européen et une carte. LFI est classée comme populiste, mais pas le Parti républicain des États-Unis. Ces classements s’appuient sur le Global Populisms Project de l’université de Stanford.

J’ai consulté le site de cette université, qui fait effectivement des études sur le populisme.

Populisme : l'accusation qui tue.. et qui disculpe !Populisme : l'accusation qui tue.. et qui disculpe !

J’ai consulté le site de cette université, qui fait effectivement des études sur le populisme. J’y ai trouvé un rapport, dont je donne quelques extraits :

Populisme : l'accusation qui tue.. et qui disculpe !

Populism poses several threats to democracy, and requires political solutions. This paper by the Project on Global Populisms at Stanford University explains the source and nature of the threats, and identifies several solutions.

The weakness of mainstream political parties has left democracies vulnerable to populist influence. Populist parties and politicians, for their part, divide societies into the ‘pure people’ versus the ‘corrupt elite,’ and argue that politics should express the general will of the people.

Populism threatens democracies in three ways:

• Populists undermine formal institutions such as the courts, legislatures, and regulatory agencies as creations of the ‘corrupt elite.’ As winners of democratic elections, they fail to constrain themselves and instead hollow out and politicize formal institutions of liberal democracy.

• Populists redefine the people, often by excluding vulnerable ethnic or religious minorities, immigrants, and marginalized economic groups. The result is majority rule without minority rights.

• Populists erode the informal norms of democracy. They question the loyalty of the opposition and decry criticism as fake news. Rather than tolerating the free press and political opposition, they instead try to undermine its legitimacy.

Mainstream political parties, the backbone of representative democracy, have so far largely failed to address these threats. Voters perceive that these parties are not responsive, do not offer clear alternatives, and are not accountable. The center left has abandoned its traditional constituencies, and the center-right has failed to contain extremist rhetoric on the right. Some center-right parties have become populist instead.

To respond to populists, mainstream political parties now need to:

• Use political rhetoric to mobilize voters and defend democratic institutions, attack electoral interference, and reclaim the rule of law.

• Engage in new coalitional politics that respond to voters and exclude anti democratic forces, mutually policing each other.

• Commit to institutional reforms that improve the integrity of electoral competition by improving electoral security, depoliticizing election administration, and considering more ambitious choices such as Ranked Choice Voting (RCV).

https://www.deepl.com/fr/translator

J'ai mis en gras ce qui me semble exclure un parti comme FLI des partis populistes  :

Le populisme fait peser plusieurs menaces sur la démocratie et nécessite des solutions politiques. Ce document du projet sur les populismes mondiaux de l'université de Stanford explique la source et la nature des menaces, et identifie plusieurs solutions.

La faiblesse des partis politiques traditionnels a rendu les démocraties vulnérables à l'influence des populistes. Les partis et les hommes politiques populistes, pour leur part, divisent les sociétés en « peuple pur » contre « élite corrompue », et soutiennent que la politique devrait exprimer la volonté générale du peuple.

Le populisme menace les démocraties de trois manières :

- Les populistes sapent les institutions formelles telles que les tribunaux, les assemblées législatives et les agences de régulation en les considérant comme des créations de « l'élite corrompue ». En tant que vainqueurs d'élections démocratiques, ils ne parviennent pas à s'imposer des contraintes et, au contraire, creusent et politisent les institutions formelles de la démocratie libérale.

- Les populistes redéfinissent le peuple, souvent en excluant les minorités ethniques ou religieuses vulnérables, les immigrants et les groupes économiques marginalisés. Le résultat est la règle de la majorité sans les droits des minorités

- Les populistes érodent les normes informelles de la démocratie. Ils mettent en doute la loyauté de l'opposition et qualifient les critiques de « fake news » (fausses nouvelles). Plutôt que de tolérer la presse libre et l'opposition politique, ils tentent de saper leur légitimité.

Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

Les partis politiques traditionnels, qui constituent l'épine dorsale de la démocratie représentative, ont jusqu'à présent largement échoué à faire face à ces menaces. Les électeurs ont l'impression que ces partis ne sont pas réactifs, qu'ils n'offrent pas d'alternatives claires et qu'ils ne sont pas responsables. Le centre gauche a abandonné ses électeurs traditionnels et le centre droit n'a pas réussi à contenir la rhétorique extrémiste de la droite. Certains partis de centre-droit sont devenus populistes.

Pour répondre aux populistes, les partis politiques traditionnels doivent désormais

- Utiliser la rhétorique politique pour mobiliser les électeurs et défendre les institutions démocratiques, s'attaquer à l'ingérence électorale et réclamer l'État de droit.

- S'engager dans de nouvelles politiques de coalition qui répondent aux électeurs et excluent les forces anti-démocratiques, en se contrôlant mutuellement.

- S'engager dans des réformes institutionnelles qui améliorent l'intégrité de la compétition électorale en renforçant la sécurité électorale, en dépolitisant l'administration des élections et en envisageant des choix plus ambitieux comme le vote par ordre de préférence (RCV).

Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

A mon avis, il serait plus pertinent de définir le populisme comme un moyen (qui peut être employé à gauche) et de le distinguer du projet politique, qui peut être raciste, comme celui de partis politiques traditionnels (LR).

Parler indistinctement de partis populistes contribue à la confusion, et dédouane les Orban, Meloni, Le Pen de ce qui fait leur danger.

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