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Le blog de François MUNIER

Jules Combe (1875-1942), un chansonnier pendant la Grande Guerre

9 Janvier 2025 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Histoire, #Histoire du 79ème RI, #Guerre 1914-1918

Jules Combe (1875-1942), un chansonnier pendant la Grande Guerre

Parmi les nombreux soldats qui se ont combattus avec le 79e RI, il y avait un chansonnier : Jules Combe (sans s).

J’ai retrouvé deux bulletins du Clocheton qui l’évoquent, ainsi qu’une brochure, auto-éditée avec les textes de ses créations pendant la guerre.

Il y a des notices de la SACEM et de la BNF qui lui sont consacrées.

Publié comme témoignage de la propagande de guerre de l’époque.

Jules Combe (1875-1942), un chansonnier pendant la Grande Guerre
Jules Combe (1875-1942), un chansonnier pendant la Grande Guerre

N° de 1971

Le sergent Jules Combes chansonnier du 7-9

Dans le dernier bulletin du « Clocheton », dans mes «  souvenirs de Belgique », je citais que dans la nuit de Noël 1914, devant Langemarck, étant en premières lignes, un sergent réserviste de la 9e Cie avait chanté un « Minuit chrétiens » très émouvant et que la semaine suivante, à la naissance de l'année nouvelle, il avait lancé à pleine voix une magnifique « Marseillaise » qui, à 40 mètres des Fridolins, nous avait réchauffé le cœur.

Me parlant de cette anecdote dans une lettre récente, l'ami Alfred Deneux, de Nogent-sur-Marne (de la 9e Cie), un fidèle du « Clocheton », me donne le nom du chanteur, nom que j’avais oublié. C'était le sergent Jules Combes, chansonnier parisien, aujourd'hui disparu. Il fut l'auteur de monologues et chansons, notamment sur l'air du Clairon de Déroulède « le combat de Cappy et la prise de Maricourt » et sur un autre air connu, « La gratouillette ou la valse des totos », etc. (1). Alfred Deneux, grand blessé de guerre, 8 enfants, espère retrouver les textes de ces chansons que nous pourrions faire revivre à Deuxville en septembre 71.

Pierre GILLET

(9e Cie en 1912-13 - 10e Cie en guerre)

1 Cappy, où sous une pluie de «balles nous faisions des bonds, au sifflet, comme à l’exercice. -Maricourt, où le capitaine :La Capellle de ma Cie trouva la mort alors qu'il| examinait, sans se couvrir, la lisière d’un bois occupé par la garde saxonne.

n° de 1973
Les œuvres de Jules COMBE
 extrait de la Revue
LE 7-9 PASSE
représentée sur le front par la troupe
de la 9e Compagnie du 79e Régiment,
sous la direction du Chansonnier Jules COMBE

Au Colonel PETIN, commandant le 79e  Régiment,
Hommage respectueux de l'auteur.

LE COMBAT DE CAPPY
Épisode de la grande Bataille de la Somme

Après avoir marché toute une nuit sans trêve
Pour la division c’est toujours « marche ou crève »
Nous arrivons enfin, au lever du soleil
Qui commence à paraître à l’horizon vermeil
A moins d'un kilomètre du champ de bataille
Derrière les coteaux on entend la mitraille
Ouvrant avec fracas, son concert infernal
« C’est à nous de donner ! » a dit le Général
Sitôt le Colonel, par ordres et par signes
Fait déployer d'abord un bataillon en lignes
Puis, le deuxième suit, et tout le Régiment
Sauf un peu de réserve, est tout au déploiement
Il a fallu d'abord traverser le village l
Que des chass-bis blessés le regard plein de rage
Sillonnent revenant de la ligne de feu
« Allez-y les copains ! là-haut ça chauffe un peu l
L'ouvrage est avancé vous n'avez qu'à en mettre
Vous devez les « Avoir » de plusieurs kilomètres !
Nous voici donc, là-haut, en plein sur le plateau
On a du cœur au ventre, il fait sec il fait beau
Et le champ de bataille est grandiose et superbe
Au détour du chemin une meule de gerbes
Forme là peu près le point central du mouvement
Alors, par sections, et successivement
Débouchant des vieux murs d”une briqueterie '
Nous sautons brusquement sous la mousqueterie
Qui donne de partout avec intensité
Alors, c’est la bataille en toute sa beauté I
Sur un front déployé de la plaine à la crête
La division de fer, pour le combat, est prête.
La droite est engagée et la gauche survient
Juste à temps pour entrer dans le vrai coup, de chien
Les balles, par milliers, sifflent à nos oreilles
On n’avait jamais vu fusillade pareille !
Mais, comme à l’exercice, on avance alignés
Et les bonds que l'on fait sont nets et réguliers.`
Dès le premier contact plusieurs d”entre nous tombent
Quelques-uns sont blessés, quelques autres succombent
Mais, plus rien, on le sent, ne peut dorénavant
Empêcher le 7-9 de marcher en avant !
L'ennemi retranché derrière un monticule
Tient encore quelque temps, mais le centre recule
Notre soixante-quinze en deux tirs brefs couchés,
Rase comme une faulx les casques retranchés
Puis allonge bientôt, d’une salve soudaine
Les force à reculer à leur tour dans la plaine.
Alors, nos feux nourris poursuivent les démons
« Ah ! j’te crois, vieux chass’bis que cette fois nous les tenons »
Ce n'est plus du recul, c’est de la débandade
Quelques bons percutants achèvent la salade
Et nous avons déjà baïonnette au canon
Pour marcher à l’assaut ; va-t-on le faire ? Non !
Les boches sont si loin qu’il serait fort à craindre
Qu'en allant même vite, on ne puisse les joindre
D'ailleurs le jour s’achève et il faut à tout prix»
S’établir dès ce soir sur le terrain conquis !
Tel fut, en quelques mots, ce grand jour mémorable
Nous avions, en faisant cet effort admirable,
Laissé près d'un millier de morts et de blessés.
« Honneur aux survivants, et gloire aux trépassés ! »
Mais nous avions aussi, dure besogne en somme,
Interdit aux Prussiens le chemin de la Somme
Et nous avions surtout, qu’importait notre peau ?
Inscrit un nom de plus sur les plis du Drapeau!
Oostvleren - Février 1915.
Jules COMBE.

Jules Combe (1875-1942), un chansonnier pendant la Grande Guerre
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