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Le blog de François MUNIER

Julien Dray toujours brouillé avec les dates !

25 Novembre 2024 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Palestine, #Proche et Moyen-Orient, #Actualité

Julien Dray toujours brouillé avec les dates !

J’avais déjà signalé un post où Julien Dray reprochait à Mme Chikirou de ne pas s’être exprimée lors de la décennie noire en Algérie, alors qu’elle avait 13 ans en 1991 !

Maintenant, il s’en prend à Dominique de Villepin, coupable je suppose de brillamment dénocer ce qui se passe à Gaza :

Monsieur de Villepin est donc devenu au fil des mois le représentant attitré du soi-disant « monde arabe que les diplomates français affectionnent tant », au détriment de la vérité des faits et alors qu’il est un des responsables de l’échec des accords de 2000 !

On a l’impression, en lisant ceci que c’est une tare d’apprécier (ou de ne pas dénigrer) le monde arabe.

J’ai aussi cherché ce qu’étaient ces « accords de 2000 » dont Dominique de Villepin serait un des responsables de l’échec.

Je suppose qu’il s’agit des mal-nommés « accords de Camp David 2 », puisqu’il n’y eut pas d’accord entre le palestinien Yasser Arafat et l’israélien Ehoud Barak. Les deux camps se sont rejetés la responsabilité de l’échec.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sommet_de_Camp_David_II

La France, et donc Dominique de Villepin, n’était pas associée à ce sommet.

Je précise également que, en 2000, Dominique de Villepin était Secrétaire général de la Présidence de la République (Jacques Chirac), donc sans responsabilités exécutives, que le Premier ministre était Lionel Jospin et le ministre des affaires étrangères Hubert Védrine, tous deux membres du PS, comme Julien Dray, député à l’époque.

 

Sur la responsabilité de l’échec, il faut lire cette déclaration d’Ehoud Barak :

Ehoud Barak:

«Je n’ai absolument rien donné à Camp David»

Dans un article publié par Yediot Aharonot le 20 août 2003 (traduit dans Mideast Mirror le même jour) , l’ancien Premier ministre évoque les mesures prises par Ariel Sharon, le processus d’Oslo, Camp David, et l’avenir d’Israël  Mais le passage le plus intéressant sur le plan historique de cet article étonnamment franc et direct est sans doute l’aveu sans équivoque de ce qu’Israël a vraiment offert à Camp David.

A l’aube de la nouvelle année 5764 [il s’agit, bien sûr, du calendrier hébreu, NDLR], Israël est à une croisée de chemins qui demande de la lucidité, un changement d’orientation et des actes réfléchis (et si possible, un peu moins de déclarations et de parlottes). Le corps de la hudna [la trêve] est à nos pieds (certains diront comme prévu), la feuille de route est sous soins intensifs, et nous ne savons pas encore ce qui va en découler.

Presque trois ans après le début de la seconde Intifada, malgré les combats acharnés que livrent les forces de sécurité et la détermination tout aussi acharnée de la population tout entière, après pas mal de déclarations de victoire et d’annonces prématurées et parfois présomptueuses de la défaite de l’autre bord, nos dirigeants nous disent aujourd’hui que nous devons nous attendre à une escalade de la violence, à battre des records d’alertes à la bombe, et nous annoncent une nouvelle série, encore plus grave, d’attentats-suicides et de violence.

Il y a deux ans et demi, six mois après le début de l’Intifada, quand nous avions trente-neuf morts et les Palestiniens quatre cents, Sharon est arrivé au pouvoir sur la promesse («  laissez l’armée gagner ») d’apporter la paix et la sécurité. Près de huit cents morts plus tard, après d’innombrables mesures gouvernementales (sur le thème «nous ne permettrons pas », «nous allons mettre un terme », « nous allons frapper ») assorties de déclarations vaseuses et d’interminables bavardages, le gouvernement israélien semble égaré parmi les arbres, incapable de voir la forêt.

Le mois prochain, il y aura les dix jours entre Rosh Hashanah et Yom Kippour, une période du recueillement. C’est le moment de nous demander « Et maintenant, où allons-nous ?» La vérité, c’est que nous n’avons pas d’interlocuteur pour conclure des accords et faire la paix, et même pas pour mettre un terme au terrorisme (comme nous l’avons dit il y a trois ans, à Camp David). Et les responsables du terrorisme et par conséquent des victimes Palestiniennes lors des opérations d’autodéfense menées par Israël sont Ahmad Yasin [le chef du Hamas] et Yasser Arafat, et non Ariel Sharon et son gouvernement.

On devrait féliciter Sharon pour ce qui est méritoire. Il a raison d’affirmer qu’il n’abordera aucun des problèmes importants tant que le gouvernement palestinien ne démantèlera pas toutes les infrastructures terroristes. Sharon a également raison de refuser catégoriquement de libérer des prisonniers qui ont du sang sur les mains. Il faut dire ce qui est, même si ce n’est l’avis de personne. En règle générale, Sharon est un tacticien expérimenté et compétent. Mais la tactique n’est qu’une des composantes du tableau. il faut avoir une stratégie et une vision politique d’ensemble dans cette campagne. Sans elles, toute l’entreprise continuera à flotter sur des bains de sang vers de plus en plus d’impasses.

Nous n’avons pas de partenaire. Que ce soit frustrant ou pas, c’est un fait. La paix et les accords sont comme le tango. Il faut être deux. En temps de guerre, on n’a besoin que de la volonté d’un seul côté. Le fait qu’il n’y ait pas de partenaire de l’autre côté ne signifie pas qu’Israël ne puisse pas chercher à garantir sa sécurité et son avenir.

Nous devons adopter — sans plus attendre — une stratégie à trois volets l’un des volets existe et les deux autres manquent. Le premier volet consiste à lutter contre le terrorisme partout (y compris au sein de l’Autorité palestinienne), toujours, et peu importe à quel point c’est proche du président Arafat, par tous les moyens. C’est la politique que tous les gouvernements israéliens ont menée, et le gouvernement de Sharon s’en acquitte bien.

Le second volet, c’est la séparation. Le gouvernement devrait décider sans attendre que, sans interlocuteur, Israël doit se désengager unilatéralement des Palestiniens.

Le point central de cette décision serait un plan d’urgence, sans limitation budgétaire, pour construire une clôture de sécurité autour d’Israël, incluant les blocs de colonies et celle d’Ariel, et dans les blocs qui contiennent 80 % des colons. L’absence d’une telle clôture est le principal et le plus coûteux (en sang) raté de ce gouvernement et de ceux qui l’ont précédé. Des centaines de personnes seraient encore parmi nous aujourd’hui si la clôture avait été construite il y a deux ans.

Le troisième volet est la porte ouverte pour la reprise des négociations sur la base des principes de Camp David, à une condition : l’arrêt de la violence et le démantèlement des infrastructures terroristes. Sans un tel plan, il y a un vide, et de ce vide sortiront des plans bien pires que celui-ci pour Israël : le plan saoudien et « l’Etat provisoire palestinien ».

En l’absence d’un tel plan, la construction d’une clôture aura l’air d’être une tentative d’imposer unilatéralement une frontière, et sera critiquée - y compris par le président américain. Avec ce plan, tout tracé de la clôture, y compris autour de la colonie d’Ariel, est une étape logique vers la sécurité d’Israël. Tant qu’il n’y a pas d’interlocuteur — et il est évident que si un jour il y a un interlocuteur, et qu’on parvient à un accord, la clôture sera déplacée jusqu’à la ligne de frontière fixée par l’accord — la responsabilité de tous les problèmes créés par la construction et le fonctionnement de la clôture sera rejetée sur les Palestiniens.

Tout cela est-il nouveau ? Non. Il y a deux ans et demi, quand nous avions trente-neuf morts, j’avais dit la même chose. J’avais dit alors: « Nous avons essayé de nous retirer sur la base d’un accord. Pour l’instant, nous n’avons pas d’interlocuteur. Cela ne devrait pas nous bloquer. Nous devons donner à Israël une frontière qui englobe les grands blocs de colonies, qui garantisse une majorité juive aux générations à venir ». La solution, avais-je dit, c’est « la séparation unilatérale. Nous ici, eux là-bas. »

Nous avons décidé d’en commencer la mise en oeuvre avec la fin de l’administration Clinton. Quand il serait évident pour les grandes puissances mondiales, et pas seulement pour nous, qu’il n’y a effectivement pas d’interlocuteur pour la paix. L’opinion arabe, après la vague d’émeutes d’octobre [2000], et la gauche israélienne, dont certains membres n’arrivaient pas à digérer ces vérités douloureuses, ont plébiscité le gouvernement de Sharon. J’ai respecté cela à l’époque et le respecte toujours. Mais il est difficile de ne pas voir, avec le recul, que ce plan était alors la seule chose à faire et qu’il est toujours d’actualité, sous tous ses aspects, aujourd’hui.

Ce n’est pas seulement l’absence de séparation, mais aussi le manque de programme politique qui constituent un sérieux échec pour le gouvernement Sharon. Le coût de la tactique de l’atermoiement au sujet de la clôture est évident — et occulté. Le coût de la tactique de l’atermoiement sur le report de la présentation d’un programme politique israélien n’est pas moins élevé, et nous commençons à peine à l’estimer.

Le bon vieux « plan Sharon », que tout le monde connaît depuis plus de dix ans, n’est acceptable par personne dans le monde, y compris par le président des Etats-Unis et par la moitié de l’opinion publique israélienne. En débattre sous le manteau est un leurre ou une façon de faire du surplace.

Le plan concret, à savoir « un Etat palestinien provisoire » en 2005, n’est pas une bonne chose pour Israël. Sa logique de départ était erronée. C’était une fécondation in vitro de la feuille de route. Sharon a réclamé à juste titre l’éradication des infrastructures terroristes. Le président a dit:

«Il faut donner des garanties aux Palestiniens ». Sharon a demandé que la création de l’Etat soit reportée de plusieurs années et le Président —connaissant la composition du gouvernement d’union nationale et la mentalité « d’autruche » concernant un « Etat palestinien provisoire » dans l’entourage de Shimon Pérès — a rejeté la proposition. Sharon, pensant qu’il pouvait manoeuvrer et tergiverser sur tout, l’a accepté.

Mais la situation est différente et préoccupante. Selon le droit international, un Etat provisoire est un Etat qui a tous les droits inhérents à un Etat. Et il s’arroge ces droits. Il n’a pas besoin de les réclamer. Les seules choses qui soient provisoires en l’occurrence sont ses frontières. Mais c’est là où le bât blesse. Sur la question des frontières, le monde entier est du côté des Palestiniens et pas du nôtre. De plus, si nous négocions sur les frontières, Israël est aussi, en quelque sorte, « provisoire ». Nous n’avons pas non plus de frontières permanentes, acceptées et reconnues.

Accepter « l’Etat palestinien provisoire », avec notre accord, serait une énorme défaite diplomatique pour Israël. Sharon finit par tout donner et ne rien avoir en échange. On va créer un Etat palestinien et nous ne savons pas ce qui se passera pour Jérusalem. Ont-ils abandonné le droit au retour? Et pour les frontières ? Les blocs de colonies, les accords sur la sécurité, qu’est-il advenu de tout cela? Et comment, sur quelles bases et à partir de quel niveau de négociations allons nous discuter de l’accord final au bout du compte ? Heureusement, il semble que nous n’en arriverons pas là car il n’y a aucun interlocuteur palestinien à l’horizon qui est prêt à éradiquer les infrastructures terroristes. Ce qui nous ramène à la séparation unilatérale.

Ceux qui, dans la droite israélienne, soutiennent aveuglément l’Etat palestinien provisoire, sont aussi ceux qui tirent profit du mensonge politique qu’ils répandent, à savoir:

« Barak a tout donné ». Voici la vérité : Barak n’a absolument rien donné. Je n’ai absolument rien donné. J’ai exigé et j’en suis fier, qu’en échange de la fin du conflit et de l’abandon du droit au retour, de 80 % des colonies sous souveraineté israélienne, de la reconnaissance du besoin de sécurité pour Israël et de ses affinités avec les lieux saints, nous serions prêts à faire des concessions douloureuses et bien précises qui conduiraient à un Etat palestinien.

En d’autres termes, j’ai bloqué le processus unilatéral qui s’était développé depuis que les accords d’Oslo avaient été signés, un processus dans lequel Israël avait renoncé à des avantages concrets en échange de vagues promesses sur la nature de nos relations à venir. Quand j’étais encore un nouveau ministre au sein du gouvernement Rabin, j’ai mené une campagne contre cette façon de faire. Le gouvernement Nétanyahou, avec Sharon aux Affaires étrangères, a continué à signer des accords qui échangeaient des acquis contre des promesses (Hébron et les accords de Wye River) et même abandonnaient des acquis (Hébron).

J’ai surtout insisté sur le fait que, malgré notre désir de saisir toutes les chances de parvenir à un accord, et sans doute à cause de cela, si nous étions sur la dernière ligne droite avant un accord, il était vital que nous sachions si nous avions un partenaire avant de continuer à renoncer à des acquis. Ce qu’il aurait été impossible de savoir — et il aurait été impossible de convaincre le reste du monde de la justesse de notre position et d’obtenir son soutien et son appui pour la séparation unilatérale qui s’ensuivrait — sans mettre sur la table le fait que nous étions prêts à prendre de douloureuses décisions en échange de la fin du conflit et de l’abandon du droit au retour.

Voici en substance ma position en tant que Premier ministre. Elle est restée fondamentalement valable jusqu’à aujourd’hui. Quiconque essaierait de remettre les décisions douloureuses à plus tard aurait à avaler des couleuvres bien plus grosses à l’avenir, dans des conditions pires, en n’ayant plus la supériorité morale et l’unité intérieure nécessaires pour franchir les étapes unilatérales jusqu’à ce qu’un partenaire montre son nez de l’autre côté.

Mais au-delà du problème de l’Etat temporaire, le risque plus gros encore que l’on court à suivre la stratégie de report du gouvernement Sharon, c’est qu’à cause du vide politique on pourrait voir arriver sur le devant de la scène une revendication palestinienne — et elle est déjà en train de faire son apparition —, une revendication non pour deux Etats pour deux peuples mais pour un seul Etat à l’ouest du Jourdain. Mais, comme les Palestiniens l’exigeront, cet Etat unique devra exister dans l’esprit du vingt et unième siècle : démocratique, laïque, un homme une voix. Cette position pourrait recevoir un large soutien international tant qu’il n’y aura pas de plan israélien acceptable sur la table.

Un homme, une voix? Ça vous rappelle quelque chose ? Oui. L’Afrique du Sud. Et ce n’est pas par hasard. C’est précisément ce qu’ils veulent. Et c’est leur projet à long terme. Alors, nous devons dire honnêtement aujourd’hui :

l’aveuglement stratégique de la droite israélienne et les tentatives du gouvernement Sharon d’obtenir plus qu’il ne peut tenir, mettent effectivement en danger l’entreprise sioniste, comme le plus réfléchi et le plus visionnaire (et le moins manipulateur) des grands du Likoud, Dan Meridor, l’a compris.

Le plan alternatif proposé par la droite, c’est-à-dire les plans proposés par le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense à la Knesset, le docteur Yuval Steitnitz —occupation totale de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, démantèlement de l’Autorité palestinienne et tenue d’élections sous surveillance internationale — est une recette infaillible pour mettre le Hamas au gouvernement côté palestinien et créer un Etat sous sa direction (si ce n’est pas pour créer un Etat, pourquoi organiser des élections ?), avant que nous passions un accord et obtenions le moindre arrangement avec lui. C’est la recette pour qu’il y ait un bain de sang.

Pour qu’Israël atteigne ses objectifs stratégiques et garantisse sa sécurité, son avenir et son identité, il est vital de revenir aux origines et de se mettre tous d’accord sur un plan d’action national basé sur les trois volets : lutte contre le terrorisme, séparation unilatérale et porte ouverte à des négociations dans l’esprit de Camp David. Les négociations reprendraient si — et seulement si — une nouvelle direction palestinienne émergeait pour démanteler les infrastructures terroristes et mettre un terme à la violence et à l’incitation à la violence. C’est la seule façon de garantir qu’Israël avance vraiment, en lui permettant de se construire avec le soutien américain et éventuellement le soutien international et de bénéficier de l’unité intérieure qui est si vitale pour notre pérennité.

E. B./ Yediot Aharonot

 

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