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Le blog de François MUNIER

« Ne pas importer le conflit », disent-ils.

22 Octobre 2024 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Actualité, #Histoire

« Ne pas importer le conflit », disent-ils.

Régulièrement, on entend des responsables politiques, communautaires, etc.. expliquer « qu’il ne faut pas importer le conflit » (du Proche-Orient). Cette expression est employée par ceux qui ont eux-mêmes importé ce conflit en affirmant leur solidarité, parfois même inconditionnelle, avec une des parties, ou par ceux qui ne veulent pas compromettre leur carrière politique en prenant parti. Bref, les hypocrites et les lâches.

Comme si prendre position allait ouvrir un second front et la France devenir le lieu d’affrontements violents entre les partisans et défenseurs de telle ou telle option.

Et refuser cette « importation », en clair une prise de position en faveur des droits des Palestiniens et des Libanais est renier toute une tradition française.

Depuis qu’il existe une opinion publique1, celle-ci a pris position sur des faits de l’actualité internationale. Quelques exemples :

En 1822, les massacres commis par l’armée ottomane à Chios (Scio) horrifient des artistes et Eugène Delacroix peint un tableau pour les dénoncer.

1 Ce concept mériterait d’être précisé. Cette opinion publique est parfois limitée aux milieux informés de l’actualité internationale, aux lecteurs de la presse d’information.

Tableau de Delacroix

Tableau de Delacroix

En 1828, Victor Hugo publie le poème « L’enfant grec » avec ces vers finaux :

Veux-tu, pour me sourire, un bel oiseau des bois,

Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois,

Plus éclatant que les cymbales ?

Que veux-tu ? fleur, beau fruit ou l’oiseau merveilleux ?

– Ami, dit l’enfant grec, dit l’enfant aux yeux bleus,

Je veux de la poudre et des balles.

A faire méditer à tous ceux qui pensent que des massacres n’appelleront pas de désirs de vengeance.

En 1848, on entend dans les rues de Paris le slogan « Vive la Pologne ».

A la fin du siècle, les artistes de l’École de Nancy dénoncent les massacres d’Arméniens par le pouvoir ottoman.

Au tournant du siècle, l’opinion publique, par anglophobie, prend le parti des Républiques Boers en Afrique australe. La ville de Nancy donne le nom de Pretoria à une rue.

Les contestations et insurrections contre les pouvoirs liés à l’URSS en Hongrie, Pologne, Tchécoslovaquie bénéficieront de la sympathie d’une large fraction de l’opinion publique.

Et c’est une bonne chose que nos concitoyens sachent et se sentent concernés par ce qui se passe dans le monde, et qu’ils cherchent, dans la mesure de leurs moyens, à améliorer les choses.

Pour terminer, je renvoie à cette analyse de Pascal Boniface :

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