Onfray mieux de se taire

12 Mai 2024 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Bêtisier, #Actualité, #Histoire, #1914-Aujourd'hui

Il fallait oser le dire :

Je rappelle que dans "national-socialisme", il y a socialisme. Le premier qui inventa le fascisme, Mussolini, vient du socialisme.

Avec ce genre d'arguments soi-disant étymologiques, on peut expliquer que les cochons d'Inde sont des porcs indiens, les loups-cerviers des sortes de loups, les chauve-souris des souris souffrant l'alopécie et les cerfs-volants la terreur des chasseurs.

Dans un autre registre, j'ai trop souvent entendu des Arabes déclarer : "je ne peux pas être anti-sémite", puisque moi-même je suis un sémite! "

Soyons sérieux, et examinons ces pseudo-arguments au fond.

Si Hitler a choisi pour son parti, le NSDAP, un nom intégrant le mot "socialisme", c'était uniquement pour des raisons de propagande, parce que cela était racoleur à l'époque. Rien dans son programme ne rappelait les objectifs des socialistes ou des communistes de l'époque, et les seuls capitalistes qu'il combattait étaient les juifs. L'argent des autres était bon à prendre.

Le NSDAP n'était pas non plus nationaliste, il n'avait rien à faire de la nation (au sens que lui donne Renan), sa seule idéologie était le racisme.

Le cas de Mussolini est différent :

Il fut un dirigeant du Parti socialiste italien jusqu'en 1914. Le motif de la rupture fut sa prise de position en faveur de l'entrée en guerre aux côtés de l'Entente, le PSI étant resté pacifiste. Il fut socialiste, certes, mais "venir de" signifie aussi qu'on n'y est plus.

Il y a de très nombreux exemples de responsables politiques qui furent à une époque socialistes ou communistes et qui ont terminé à l'extrême-droite. On connaît Doriot et Déat, on sait moins que l'écrivain Saint-Loup, propagandiste de la pire extrême-droite raciste, fut socialiste.

Plus proches de nous, Alexandre Adler et Annie Kriegel ont milité au PCF, puis ils ont changé.. Personne n'aurait osé écrire ou dire que Le Figaro avait une collaboratrice communiste quand elle y écrivait des articles !!

Sauf peut-être Michel Onfray, qui n'en est pas à sa première énormité historique.

Revenons à Mussolini, il a inventé le mot "fascisme", mais pas la chose. L'influence de la "droite révolutionnaire" française ne doit pas être négligée.

Ces arguments sont dignes d'un pilier de bar après le quatrième Ricard, mais il ne faut pas les réduire à cela. Je pense à 1984 de Georges Orwell : Guerre est paix, Liberté est servitude, etc.. Changer le sens des mots, brouiller les repères permet ensuite de justifier n'importe quoi.

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