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Le blog de François MUNIER

Miracles, numérologie, histoire et fraude fiscale ?

1 Juin 2024 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Religions, #Histoire

Miracles, numérologie, histoire et fraude fiscale ?

Je lis régulièrement sur mon fil Facebook des messages sponsorisés, des publicités pour des organismes liées au judaïsme et/ou au sionisme.

Il y a des appels classiques pour aider des nécessiteux, des malades, comme il pourrait y en avoir provenant de tout autre organisation humanitaire, d'inspiration religieuse ou pas.

Je me pose simplement la question du coût de telles campagnes. J'ai lu quelque part que ça coûtait 0,89 euros par clic. Reste la question du ciblage.

On estime la proportion de juifs dans la population française à 1%. Seule une partie d'entre eux peut se sentir concernée par de tels messages. La question que je me pose est : s'agit-il d'un arrosage généralisé, ou bien les mystérieux algorithmes de Facebook m'ont-ils classé comme réceptif à ce type de message ?

J'ai donc reçu un appel pour ceci.

Chaque veille de Chabbath, un groupe d’érudits en Torah se rend sur les tombeaux de Rabbi ‘Hanina ben Dossa et son épouse où des centaines de miracles se sont d’ores et déjà produits. Cette Ségoula consiste à donner 119 pièces (valeur numérique du nom ‘Hanina) aux nécessiteux, puis à se rendre sur le tombeau avec un Minyan (quorum) de 10 hommes pour étudier une partie de la nuit et réciter une prière particulière. Les délivrances sont incroyables : des enfants après des années d’attente, des célibataires qui trouvent leur conjoint, des problèmes financiers résolus… Nous pouvons être vos intermédiaires pour la réaliser et nous y rendre.

Pour chaque participant, la somme de 119€ doit être donnée pour accomplir la Ségoula correctement, qui sera reversée aux familles nécessiteuses.

Je suis un peu perplexe par la somme demandée pour espérer obtenir un miracle. 119 euros, car 119 serait la valeur numérique du nom "Hanina". Comme 666 était le chiffre de la bête dans l'Apocalypse. Soit. Mais alors, quelle est la somme à verser par un Danois ? 119 couronnes, soit 7,45 fois moins ?

Mais enfin, libre à chacun de croire aux miracles, même si le fait de vouloir lier Dieu par des formules, prières, talismans heurte certains théologiens.

Mais je voudrais évoquer deux points :

-le rôle de Yoḥanan ben Zakkaï, le maître de Hanina ben Dossa

- la question fiscale.

Yoḥanan ben Zakkaï

C'est un personnage majeur dans l'histoire du judaïsme.

On peut distinguer trois périodes importantes dans cette dernière :

- la dynastie davidique et le Premier temple. Nous la connaissons essentiellement par les livres de la Bible. Dieu se détourne de son peuple et de ses rois à cause de leurs péchés

- le retour d'exil de Babylone. Ce sont les prêtres qui organisent la communauté autour du service du Second temple. Ce qui n'exclut pas les tentatives de recréer un royaume juif (Hasmonéens, révoltes juives contre les Romains).

- le Second temple, qui avait été agrandi par Hérode, est détruit par les Romains en 70 EC.  C'est là qu'intervient Yoḥanan ben Zakkaï :

Quand Vespasien, général romain, bientôt empereur, lui accorde trois souhaits, il ne demande ni le salut de la ville ni celui de son temple ; il s'était rendu compte que les Romains seraient décidés à les détruire et que, par conséquent, il ne pourrait les sauver. Il demande cependant que la ville libre de Yavné devienne la nouvelle demeure du Sanhédrin, la cour suprême juive, et des Sages de la Torah. Il fonde alors ce que l'on appelle l'Académie de Yabneh (ou l'Assemblée de Yabneh).

Il est probable que l'Assemblée de Yabneh ne concerne que le mouvement des rabbins en formation et en évolution et non l'ensemble du peuple juif. « Par ce coup de force consistant à réunir une assemblée des sages pharisiens les plus célèbres de son temps et à en prendre la présidence, Rabban Yohanan ben Zakkaï (mort ca. 80-85) parvient, aux yeux des membres du mouvement rabbinique, à se substituer à l'ancienne autorité du grand-prêtre, à celle du sacerdoce et à celle du sanhedrin. »  (Wikipedia)

C'est donc à lui qu'on doit la troisième phase du judaïsme : c'est l'étude de la loi qui cimente la communauté, pas la fidélité à une dynastie déchue ni aux prêtres du Temple.

Miracles, numérologie, histoire et fraude fiscale ?
La question fiscale.

La possibilité d'obtenir un reçu CERFA "dons aux œuvres " me surprend. S'il s'agit d'affecter les dons à une action humanitaire, soit. S'il s'agit d'acheter une faveur divine, je crains que ce ne soit pas possible.

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