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Le blog de François MUNIER

Patrick Kanner et l'État palestinien : tout faux !!

17 Février 2024 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Histoire, #Proche et Moyen-Orient, #Palestine, #Europe, #Actualité

Patrick Kanner et l'État palestinien : tout faux !!

Dans un entretien le 14 février 2024 sur la chaîne israélienne I24 News (Patrick Drahi), Patrick Kanner1, président du groupe PS au Sénat, déclare d’un air satisfait et entendu :2 « il faut rappeler à nos téléspectateurs qu’il n’y a jamais eu d’État de Palestine. » Cette phrase intervient après une allusion à la « Palestine mandataire » et une précision « à l’époque moderne ».

Le sous-entendu de Patrick Kanner est limpide : il n’y en a jamais eu, pourquoi y en aurait-il un un jour ?

Cette argumentation peut-être démontée en trois points :

1. S’il n’y a pas eu d’État de Palestine, la faute n’en incombe pas aux Palestiniens.

2. Ceux-ci luttent pour la reconnaissance d’un État souverain.

3. De nombreux États créés au XXème siècle n’avaient jamais existé auparavant, et presque personne ne remet en cause leur légitimité.

1  Il déclare aussi avoir vu une vidéo de 50 mn de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023,  « où le «  mort aux juifs » était permanent »

HRW a analysé certaines vidéos, qui montrent des assassinats délibérés, mais sans référence à des slogans de ce type.

https://www.hrw.org/fr/news/2023/10/18/israel/palestine-videos-verifiees-dattaques-menees-par-le-hamas

Le compte-rendu de ce film par La Dépêche du Midi ne fait pas état de « mort aux juifs » permanent.

1 C’est la « communauté internationale1 » qui a fait avorter l’État de Palestine.

L’empire ottoman est aux XIXème et au début du XXème siècle, l’« homme malade » de l’Europe, dont les grandes puissances rêvent de se partager les dépouilles. Il perd progressivement au XIXème siècle ses possessions européennes et africaines. Son alliance avec l’Allemagne lors de la Première guerre mondiale le place dans le camp des vaincus.

Syrie-Liban-Palestine : la situation en 1884

L'empire ottoman en 1858 : le début de la fin (1/4)

L'empire ottoman en 1858 : le début de la fin (2/4). Les Balkans

L'empire ottoman en 1858 : le début de la fin (3/4). La "Turquie d'Asie"

L'empire ottoman en 1858 : le début de la fin (4/4). Les possessions africaines

Les vainqueurs décident de se partager les dépouilles, mais en respectant ou faisant semblant de respecter le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». C’est pourquoi ils ont recours à des « mandats de la Société des Nations ».

Ces mandats sont de plusieurs types, selon le degré de maturité politique (estimé par les vainqueurs) des territoires et/ou peuples administrés  : A, B, C.

Source Wikipedia

1.1 Mandats de classe A :

« Certaines communautés qui appartenaient autrefois à l'Empire ottoman, ont atteint un degré de développement tel que leur existence comme nations indépendantes peut être reconnue provisoirement, à la condition que les conseils et l'aide d'un Mandataire guident leur administration jusqu'au moment où elles seront capables de se conduire seules. Les vœux de ces communautés doivent être pris d'abord en considération pour le choix du Mandataire ».

Les territoires concernés sont ceux qui dépendaient de l’Empire ottoman : Syrie, Liban, Irak, mais pas la Palestine.

C’est pourquoi, par exemple, le texte du mandat donné à la France2 précise  (c’est moi qui souligne):

Article premier

Le Mandataire élaborera dans un délai de trois ans à dater de l'entrée en application du présent mandat un statut organique pour la Syrie et le Liban.

Ce statut organique sera préparé d'accord avec les autorités indigènes et tiendra compte des droits, intérêts et voeux de toutes les populations habitant les dits territoires. Il édictera les mesures propres à faciliter le développement progressif de la Syrie et du Liban comme États indépendants. En attendant la mise en vigueur du statut organique, l'administration de la Syrie et du Liban sera conduite en accord avec l'esprit du présent mandat.

Le Mandataire favorisera les autonomies locales dans toute la mesure où les circonstances s'y prêteront.

Article 4.

Le Mandataire garantit la Syrie et le Liban contre toute perte ou prise à bail de tout ou partie des territoires et contre l'établissement de tout contrôle d'une puissance étrangère.

Les puissances mandataires mettront en place des régimes représentatifs inspirés de leur propre situation : Républiques parlementaires en Syrie et au Liban, monarchie constitutionnelle en Irak.

1 Avec presque toutes les puissances coloniales, mais sans que les colonisés aient eu leur mot à dire.

Texte du mandat

Texte du mandat

1.2 Le mandat sur la Palestine1

On aurait pu penser que, puisque la « communauté palestinienne » avait atteint le même degré de développement que celles du Liban, de Syrie et d’Irak, elle se verrait reconnaître son droit à l’indépendance. Il n’en fut rien.

Alors que les mandats de classe A contenaient une promesse d’indépendance à terme, celui « sui generis » sur la Palestine, promettait l’indépendance, mais pas à la « communauté palestinienne. »

Tous les articles qui la dépossèdent de son droit à l’autodétermination au profit de tiers méritent d’être cités :

Considérant que les principales puissances alliées ont, en outre, convenu que le mandataire serait responsable de la mise à exécution de la déclaration originairement faite le 2 novembre 1917 par le gouvernement britannique et adoptée par lesdites puissances, en faveur de l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif, étant bien entendu que rien ne sera fait qui puisse porter préjudice aux droits civils et religieux2 des communautés non juives en Palestine, non plus qu'aux droits et au statut politique dont jouissent les Juifs dans tout autre pays ;
Considérant que cette déclaration comporte la reconnaissance des liens historiques du peuple juif avec la Palestine et des raisons de la reconstitution de son foyer national en ce pays ;
        Article 2.
Le mandataire assumera la responsabilité d'instituer dans le pays un état de choses politique, administratif et économique de nature à assurer l'établissement du foyer national pour le peuple juif, comme il est prévu au préambule, et à assurer également le développement d'institutions de libre gouvernement, ainsi que la sauvegarde des droits civils et religieux de tous les habitants de la Palestine, à quelque race ou religion qu'ils appartiennent.
Article 4.
Un organisme juif convenable sera officiellement reconnu et aura le droit de donner des avis à l'administration de la Palestine et de coopérer avec elle dans toutes questions économiques, sociales et autres, susceptibles d'affecter l'établissement du foyer national juif et les intérêts de la population juive en Palestine, et, toujours sous réserve du contrôle de l'administration, d'aider et de participer au développement du pays.
L'Organisation sioniste3 sera reconnue comme étant l'organisme visé ci-dessus, pour autant que, de l'avis du mandataire, son organisation et sa constitution seront jugées convenables. D'accord avec le gouvernement de Sa Majesté britannique, elle prendra toutes mesures nécessaires pour assurer la coopération de tous les Juifs disposés à collaborer à la constitution du foyer national juif.
Article 6.
Tout en veillant à ce qu'il ne soit pas porté atteinte aux droits et à la situation des autres parties de la population, l'administration de la Palestine facilitera l'immigration juive dans des conditions convenables et de concert avec l'organisme juif mentionné à l'article 4 ; elle encouragera l'établissement intensif des Juifs sur les terres du pays, y compris les domaines de l'État et les terres incultes inutilisées pour les services publics.
Article 7.
L'administration de la Palestine assumera la responsabilité d'édicter une loi sur la nationalité. Cette loi comportera des clauses destinées faciliter aux Juifs qui s'établiront en Palestine d'une façon permanente l'acquisition de la nationalité palestinienne.
Article 11.
L'administration de la Palestine prendra toutes mesures nécessaires pour sauvegarder les intérêts de la communauté concernant le développement du pays et, sous réserve des obligations Internationales acceptées par le Mandataire, elle aura pleins pouvoirs pour décider quant à la propriété ou au contrôle public de toutes les ressources naturelles du pays, ou des travaux et services d'utilité publique déjà établis ou à y établir. Elle introduira un régime agraire adapté aux besoins du pays, en ayant égard, entre autres choses, aux avantages qu'il pourrait y avoir à encourager la colonisation intense et la culture intensive de la terre.
L'administration pourra, dans la mesure où elle n'agira pas directement, s'entendre avec l'organisme juif mentionné  à l'article 4, pour effectuer ou exploiter, dans des conditions justes et équitables, tous travaux et services d'utilité publique et pour développer toutes les ressources naturelles du pays. Dans ces accords, il sera entendu qu'aucun des bénéfices distribués directement ou indirectement par cet organisme ne devra dépasser un taux raisonnable d'intérêt sur le capital et que tout excédent de bénéfice sera utilisé par lui au profit du pays et d'une manière approuvée par l'administration.
Article 22.
L'anglais, l'arabe et l'hébreu seront les langues officielles de la Palestine. Toutes indications ou inscriptions arabes sur les timbres ou la monnaie figureront également en hébreu et réciproquement.

2 Mais pas les droits politiques...

Évolution démographique

Évolution démographique

2 Vers l’État de Palestine1 ?
Anciennement intégrée à l'Empire ottoman, puis passée sous mandat britannique après la Première guerre mondiale, elle émerge comme État indépendant à la suite de la guerre israélo-arabe de 1948-1949. La déclaration du 15 novembre 1988 de l'Organisation de libération de la Palestine en exil à Alger a été retenue par l'État de Palestine comme sa déclaration d'indépendance et acceptée comme telle par la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique. En 2011, la Palestine adhère à l'UNESCO. Le 29 novembre 2012, l'État de Palestine adhère à l'Organisation des Nations unies (ONU) en tant qu'État observateur non-membre.
La souveraineté nationale, la reconnaissance internationale, les réfugiés palestiniens, le territoire, ses frontières et la capitale de l'État de la Palestine sont l'objet de conflits armés et de débats politiques. En 2017, l'État de Palestine est reconnu par 139 États (72 % des 193 États membres que compte l'Organisation des Nations unies), mais ne l'est pas par les pays d'Amérique du Nord, ainsi que la plupart de l'Europe de l'Ouest, notamment les pays du G7.
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3 Ces États nés au XXème siècle dont (presque) personne ne conteste la légitimité.

3.1 Afrique (pour mémoire)

La plupart des États africains sont nés des découpages coloniaux, faits depuis Paris, Londres, etc.. avec des crayons et des règles sur des cartes. Ils ne correspondent pas toujours aux communautés existantes, ni aux anciens royaumes africains. Mais ce découpage est le plus souvent accepté par les intéressés, qui ne veulent pas lancer une machine infernale en remettant en cause les frontières. C’est pourquoi par exemple la sécession du Biafra n’a pas été reconnue par la majorité des États africains.

3.2 Asie

L’empire des Indes britannique1 a cessé d’exister en 1947 et plusieurs États ont pris la suite : Union indienne, Pakistan (puis le Bangladesh). Avant la colonisation britannique, la région était divisée en États musulmans ou hindous. Mais aucun des trois pays nés après l’indépendance ne peut être considéré comme leur héritier. Il n’y avait donc pas d’État du Pakistan, etc.. avant 1947.

Bagdad et Damas ont été les capitales d’empires prestigieux, mais ni la Syrie ni l’Irak n’existent comme États avant la mise en place des mandats. Quant au « Grand Liban », il s’agit d’un agrandissement du Moutassarifat du Mont-Liban. A sa création, les régions à majorité sunnite ne voulaient pas dépendre d’un État créé par les Français pour les maronites. Les gouvernements syriens successifs ont longtemps dénoncé cette partition de la Syrie historique et ne reconnaissaient pas le Liban. Cette reconnaissance n’est intervenue qu’après la fin de la guerre civile libanaise (1975-1990).2

Et bien entendu, il n’y avait pas d’État d’Israël, ou d’État bâti sur la même base communautaire, depuis la fin de la dynastie hasmonéenne il y a 2 000 ans.

Par William R. Shepherd (died: 1934) — The University of Texas at Austin, Historical Maps of Asia, direct link to image here!, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=141347

2  Le 7 mars 1920, le Congrès national syrien vote l’indépendance de la Syrie et son unité intégrale avec la Palestine et la Transjordanie, et proclame l'émir Fayçal ben Hussein « roi constitutionnel » du Royaume arabe de Syrie sous le nom de Fayçal Ier. https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Liban

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3.3 Europe

C’est peut-être le plus surprenant : des États européens, dont presque personne ne met en cause l’existence, ni le caractère original de leurs peuples (langue, culture), n’existaient pas « à l’époque moderne ». Inventaire, du nord au sud :

Finlande :

Ce fut longtemps une possession suédoise. Elle devient un grand-duché autonome sous souveraineté russe en 1807. Elle devient indépendante en 1917.

Estonie :

Les Estoniens médiévaux sont colonisés par les Allemands (chevaliers porte-glaive, etc..) dans le cadre des « croisades baltes » à partir de 1199. Le pays est ensuite disputé entre Danois, Allemands, Russes, Suédois, Polonais. Elle devient indépendante à la suite de la Révolution russe de 1917, jusqu’en 1940, après le pacte germano-soviétique. Elle retrouve son indépendance en 1991.

Lettonie :

Son histoire est voisine1 de celle de l’Estonie. Brève indépendance de 1918 à 1940, puis à partir de 1991.

Biélorussie.

Elle a fait partie de la Rus’ de Kiev, avant d’être conquise par les Lituaniens, puis l’empire russe. Elle est indépendante depuis la fin de l’URSS en 1991.

Ukraine.

La Rus’ de Kiev était un État important il y 1 000 ans. La Russie et l’Ukraine actuelles en sont les héritières. Elle se divise à partir de 1054 entre principautés rivales, jusqu’à leur soumission aux khans mongols en 1240. Les tsars russes annexeront progressivement l’Ukraine à partir de 1772. L’Ukraine deviendra une des républiques de l’URSS, avant de (re)devenir indépendante en 1991.

Slovaquie

Le territoire slovaque a fait partie de la Grande-Moravie, avant d’être rattaché à la Hongrie. Elle devient en 1918 une partie de la Tchécoslovaquie, et devient brièvement indépendante, sous tutelle de l’Allemagne nazie, de 1938 à 1945.

Elle se sépare de la Tchécoslovaquie en 1992.

Slovénie

Historiquement, le territoire de la Slovénie a fait partie de nombreux États différents : l'Empire romain, l'Empire byzantin, l'Empire carolingien, le Saint-Empire romain germanique, le royaume de Hongrie, la république de Venise, les Provinces illyriennes du Premier Empire français, l'empire d'Autriche, l'Autriche-Hongrie et enfin la Yougoslavie.

La Slovénie est indépendante depuis 1991.

Bosnie-Herzégovine

L’histoire des Balkans est complexe. Il y a eu un Royaume de Croatie, ensuite annexé par la Hongrie, un empire puis un royaume serbe, il n’y a eu comme entité politique correspondant à la Bosnie-Herzégovine, née en 1876 du démembrement de l’empire ottoman, que le royaume de Bosnie (1377-1463). Le pays, né de l’éclatement de la Yougoslavie a été ravagé par une guerre civile et peine encore à trouver son unité.

Kosovo

Le Kosovo correspond grosso modo à la région albanophone de l’ancienne république yougoslave de Serbie. Cette région étaient auparavant sous domination serbe et/ou byzantine. A la bataille de Kosovo Poljé, en 1389, elle passe sous domination ottomane. Ce n’est que plus tard qu’il y aura un remplacement de la population serbe par une population albanophone.

Jusqu'à la grande migration serbe de 1690, le Kosovo était fortement lié au peuple serbe par son histoire et son peuplement. Si on ne peut établir clairement l'identité ethnique de la région à cette époque, on peut supposer qu'elle était en grande partie composée de Serbes et vraisemblablement déjà d'Albanais. Cependant, la grande migration de 1690 aura pour effet de vider le Kosovo d'une partie plus qu'importante de sa population serbe orthodoxe, on l'estime à 200 000 individus. Ainsi, c'est probablement à partir de cette époque que l'identité albanaise du Kosovo s'est réellement installée.

Après le recul ottoman, le Kosovo sera intégré à la Serbie, puis à la Yougoslavie. Il deviendra indépendant en 2008, après une guerre. Cette indépendance n’est pas reconnue par tous les membres de l’ONU.

Macédoine du Nord

C’était aussi une république yougoslave, devenue indépendante en 1991. Sa diversité culturelle avait servi à dénommer un plat mélange de plusieurs fruits ou légumes : la macédoine.

A l’indépendance, elle avait pris le nom de « Macédoine », qui lui fut contestée par la Grèce, qui se jugeait la seule héritière du royaume antique de Macédoine, conquis par les Romains en 146 avant notre ère.

Moldavie

L’actuelle république de Moldavie, ancienne RSS de Moldavie, indépendante depuis 1991, n’est qu’une partie de l’ancienne principauté de Moldavie, dont l’histoire est complexe, disputée entre Ottomans, Russes et Autrichiens. Elle a fait partie de la « Grande Roumanie ». La partie occidentale est toujours roumaine. La partie orientale a été annexée par l’URSS et est aujourd’hui indépendante.

A propos des Balkans, dans bien des cas, la référence à des précédents historiques a généré de nombreux conflits et crée encore des tensions

4 Conclusion

S’il n’y a pas d’État palestinien souverain, la faute en incombe exclusivement aux grandes puissances et à l’État d’Israël. Quant à « l’absence de légitimité historique », ce n’est pas un argument.

1 L’histoire de la Lituanie voisine est très différente. Après leur conversion au catholicisme au XIVème siècle, les Lituaniens vont créer un grand-duché dont le territoire correspond aux États suivants actuels ; Lituanie, Biélorussie, Ukraine. Il sera ensuite fédéré à la Pologne et suivra son sort. A partir de 1917, son histoire est parallèle à celle de l’Estonie et de la Lettonie.

Cet atlas américain, édité à l'époque de l'URSS, précise que les États-Unis n'ont jamais reconnu l'annexion des républiques baltes.
Cet atlas américain, édité à l'époque de l'URSS, précise que les États-Unis n'ont jamais reconnu l'annexion des républiques baltes.

Cet atlas américain, édité à l'époque de l'URSS, précise que les États-Unis n'ont jamais reconnu l'annexion des républiques baltes.

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