Asiatique, chinois, indochinois, Valérie Pecresse patauge.

11 Février 2024 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Histoire, #Bêtisier, #Asie, #Viet-Nam, #Laos, #Cambodge, #Actualité

Le 10 février 2024, c’était le nouvel an chinois. Les Chinois utilisent traditionnellement un calendrier basé sur un cycle de 12 années « le zodiaque chinois ». En 2024, commence l’année du dragon.

Les Vietnamiens utilisent le même calendrier. La fête du nouvel an s’appelle la fête du Têt.

Les responsables politiques français ont pris l’habitude de souhaiter une bonne fête du nouvel an à nos compatriotes qui ont cette fête dans leur patrimoine culturel.

Encore faut-il ne pas se planter dans les termes :

Mme Valérie Pecresse a commencé par souhaiter une bonne fête aux « Franciliens d’origine asiatique ».

Asiatique, chinois, indochinois, Valérie Pecresse patauge.

Problème :

La limite entre l’Europe et l’Asie est souvent fixée par les géographes aux monts de l’Oural et du Caucase. Iraniens, Indiens, Japonais sont tous des Asiatiques et ne sont absolument pas ou plus concernés par cette fête.

Comme on a dû lui faire remarquer qu’elle avait écrit une grosse c.., elle a tenté de se rattraper en souhaitant une bonne fête aux « Franciliens d’origine chinoise et indochinoise. »

Deuxième boulette, avec un retour de l’inconscient colonial. Et mécontentement des descendants de Vietnamiens, furieux qu'on ait aooculté le nom du pays.

L’Indochine était un terme colonial français pour désigner les colonies du sud-est asiatique. Il n’était pas totalement dénué de sens, puisque ces colonies appartenaient aux aires culturelles chinoise (Tonkin, Annam, Cochinchine, c’est-à-dire le Vietnam) et indienne (Laos, Cambodge).

Initialement, toute la région faisait partie de l'aire culturelle indienne, hindouiste puis bouddhiste. Ensuite, l'expansion vietnamienne depuis le nord du Tonkin, de 1009 à jusqu'au XIXème siècle, fait passer le futur Vietnam dans l'aire culturelle chinoise.

Parmi les Franciliens d’origine « indochinoise », il y a des gens « d’origine » cambodgienne ou laotienne, qui fêtent le nouvel an à une autre date : en avril.

C’est très bien d’être soucieux de la diversité de la population francilienne et de la richesse des différents héritages culturels. Encore faut-il ne pas se planter et tout mélanger.

Il ne reste plus à Mme Pecresse que de cocher dans son agenda les dates des nouvels ans khmer et lao.