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Le blog de François MUNIER

1873 : des femmes pour la Nouvelle-Calédonie !!

18 Mai 2024 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Histoire, #Outre-Mer, #1815-1914, #Océanie, #Nouvelle-Calédonie

Je l'avais mis en ligne le 4 décembre 2021. Ce billet redevient d’actualité. Il n'aurait pas fallu que les colons épousent des femmes canaques !!

 

 Recueil des actes administratifs de la Meurthe-et-Moselle

1ère DIVISION.- Circulaire à MM. les Sous-Préfets et Maires, relative à l’émigration en Nouvelle-Calédonie.

 Nancy, le 24 février 1873.

Messieurs,

Un courant d’émigration déjà considérable et qui tend chaque jour à s’accentuer davantage se produit actuellement vers la Nouvelle-Calédonie, mais cette émigration ne peut être fructueuse pour le développement de la colonisation que par la constitution de la famille dans les centres agricoles ainsi formés.

M. le Ministre de la Marine se préoccupe dès à présent d’une semblable situation, et il a sollicité mon concours pour le recrutement de la population féminine à diriger dans ce but sur notre colonie.

Je ne doute pas, Messieurs, qu’il ne vous soit possible de trouver dans les établissements hospitaliers relevant de l’administration, des jeunes filles honnêtes et laborieuses qui, attirées par la salubrité du climat, l’extrême facilité de se placer ou de s’employer à des travaux de tout genre, consentiraient à s’expatrier, lorsqu’elles sauraient retrouver une terre française et qu’elles auraient la perspective d’y contracter des mariages avec les colons sérieux du pays.

Le Ministre croit devoir ajouter que, de son côté, la marine assurerait aux orphelines :

1° un trousseau au départ;

2° le passage gratuit jusqu’à Nouméa;

3° le logement et la nourriture dans la colonie, chez les sœurs de saint Joseph de Cluny, aux soins desquelles les jeunes filles seraient confiées depuis leur départ de France jusqu’au jour de leur placement ou de leur établissement;

4° enfin, il y aurait lieu de compter sur une dot constituée en bons de terre de la valeur de quatre hectares qui serait remise à celles d’entre elles qui trouveraient à se marier dans la colonie.

Je vous prie, Messieurs, de vouloir bien porter ces dispositions à la connaissance de vos administrés.

Recevez, Messieurs, l’assurance de ma considération la plus distinguée.

Le Préfet,

A. LE GUAY.

Le Monde illustré 23 août 1873, via Retronews

Le Monde illustré 23 août 1873, via Retronews

Apparemment, les déportations politiques (Communards, Algériens) et de prisonniers de droit commun ne suffisaient pas à assurer le peuplement européen de la colonie.

Les femmes à la Nouvelle

La Direction des colonies ayant besoin de femmes pour coloniser l'île, l'autorité pénitentiaire fait le tour des prisons centrales métropolitaines pour susciter des volontariats pour partir en Nouvelle-Calédonie. Le premier convoi de transportation de femmes condamnées débarque de l’Isis le . Beaucoup sont célibataires et condamnées à des travaux forcés pour infanticides7 puis, en nombre insuffisant (192 de à ), des femmes condamnées à la réclusion (80) ou à de la prison pour simples délits (250). Elles sont hébergées à Bourail dans un couvent tenu par les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny jusqu'à leur mariage avec un libéré titulaire de terre ou un condamné, leurs rencontres étant organisées sous l'œil vigilant des religieuses8.

Seuls quatre mariages voient des libérés du bagne épouser des femmes libres. Les autres épousent des condamnées libérées ou en cours de peine9.

Wikipedia

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