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Le blog de François MUNIER

La conquête de l'Algérie vue par deux historiens

6 Mars 2025 , Rédigé par François MUNIER Publié dans #Histoire, #1815-1914, #Algérie, #Afrique du Nord

Je précise que j'ai lu ces deux livres. J'appréciais modérément Jean-Michel Aphatie, à cause de ses positions au moment de l'affaire Cahuzac, mais je dois reconnaître que sur l'histoire de l'Algérie, il a raison à 100 %

La première guerre d'Algérie - Alain Ruscio - Éditions La Découverte

La première guerre d'Algérie - Alain Ruscio - Éditions La Découverte

La " première guerre d'Algérie " commença le 14 juin 1830 à 4 heures du matin, lorsque le premier soldat français posa le pied à Sidi-Ferruch. Les conquérants furent d'emblée confrontés à une force de résistance qu'ils n'avaient pas imaginée, dont la figure emblématique reste l'émir Abd el-Kader. S'ensuivirent deux décennies d'affrontements d'une intensité et d'une violence extrêmes.
Le maréchal Bugeaud et bien d'autres officiers appliquèrent et souvent amplifièrent sur le terrain la politique répressive décidée à Paris par François Guizot, Adolphe Thiers, Jean-de-Dieu Soult, etc. Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... En 1852, Hugo décrivait cette armée française, " faite féroce par l'Algérie ". Pourtant, cette politique de terreur fut approuvée et même justifiée par de grands intellectuels de l'époque, comme Tocqueville et Lamartine. D'autres, très minoritaires, dénoncèrent la conquête, au nom de critères plus pragmatiques qu'éthiques ou politiques.
Prélude à cent trente-deux années de présence française, la conquête de l'Algérie constitue un moment décisif dans l'émergence de l'esprit colonial – et racial – qui marqua durablement la société hexagonale, et produit encore aujourd'hui ses effets délétères. Une synthèse inédite et sans concession sur des événements aussi déterminants que méconnus.

Plus ancien :

L'Honneur de Saint Arnaud François Maspero

L'Honneur de Saint Arnaud François Maspero

Cette chronique conte l’édifiante histoire d’un maréchal de France, de son vivant couvert d’honneurs : pour Sainte-Beuve sa « moralité essentielle » était un exemple pour la jeunesse. En réalité, massacres et appât du lucre furent les ressorts de sa vie : pour Victor Hugo, « ce général avait les états de service d’un chacal ».

Il construit sa carrière sur la conquête de l’Algérie. Il applique la stratégie de la terre brûlée, affamant les populations, et des « enfumades », exterminant les habitants des villages : « Je me sentais un peu boucher. » Lors du coup d’État du 2 décembre, il massacre les Parisiens au canon. Vainqueur à la bataille de l’Alma, il meurt, emporté par une diarrhée incoercible, dans une guerre de Crimée qui vise – déjà — à établir un nouvel ordre mondial. On lui fait des funérailles nationales.

Mais c’est aussi la chronique d’une face noire de l’histoire de France. Y figurent les souverains, Charles X, Louis-Philippe et Napoléon III ; des ministres, Guizot, Thiers, Morny ; des généraux, Bugeaud, Cavaignac et bien d’autres ; d’illustres penseurs, Veuillot, Tocqueville. Et bien entendu, défendant sa terre, la grande et implacable figure de l’émir Abd el-Kader.

 

François Maspero est l'auteur de plusieurs livres publiés aux éditions du Seuil, en particulier Le Sourire du chat et Les Passagers du Roissy-Express. Il est également traducteur.

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